Plus de 72 heures après avoir été vidé de sa résidence de la minière, dans le cadre de la récupération des biens de l’Etat, le Sid de l’UFR a quitté Cona-cris le 3 mars, à destination d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Le leader de l’Union des forces républicaines a eu des trous d’air avant même de s’embarquer.

A quelques heures de son départ, le leader de l’UFR a dépêché son protocole pour effectuer les formalités de voyage. Et patatras ! Ce dernier a été informé par les autorités aéroportuaires que son boss ne devrait pas sortir du payer sans au préalable s’être référé. « Un inspecteur de police a dit au protocole que le président Sidya ne doit pas voyager. Et s’il veut voyager, il doit se référer », a dit le Faux-dé Baldé, chargé de communication de l’UFR. A qui ? D’où est venue cette décision mettant en demeure le leader de l’UFR de passer « un examen » pour s’assurer qu’il ne présente aucun risque, euh… il ne court aucun risque en sortant du pays ? Allez le savoir ! Selon le chargé de com, l’inspecteur de police n’a « donné au protocole ni le nom de la personne qu’il faut appeler ni le numéro de téléphone ».

Le Faux-dé Baldé confie que le leader de l’UFR a passé une bonne heure à téléphoner aux autorités pour savoir ce qui se passe. « Il a fini par voyager. Le ministre de l’Administration lui a dit de se rendre à l’aéroport et qu’au cas où il y a une opposition, de l’appeler », a ajouté le chargé de Com de l’UFR. Qui regrette et précise que cette situation rappelle les restrictions – interdiction de voyager et confiscation des passeports – qu’avait imposées Alpha Grimpeur et son régime à ses opposants, notamment le Sid l’UFR, la Petite Cellule Dalein Diallo et leurs proches (épouse et proches collaborateurs).

Assiste-t-on au retour des restrictions contre les acteurs politiques auxquelles la junte a mis fin à son avènement le 5 septembre ? Ou bien les autorités aéroportuaires font du zèle, profitant de ce qui apparait comme un désamour qui prévaut entre les anciens Premiers ministres et la junte au pouvoir ? Joint au téléphone, Mory Condé, ministre de l’Administration de Trottoir, est formel : « On ne peut pas vouloir rétablir la justice et tomber dans l’arbitraire. Vous savez, au temps de l’ancien régime, ces leaders étaient visés par une interdiction de voyager qui, apparemment, est restée dans le système. Un agent zélé a voulu appliquer cette mesure. Mais dès que Sidya Touré m’a appelé le problème a été réglé », a-t-il rassuré.

Th Hassane Diallo