Accélérer les travaux de finition des voiries urbaines avant la prochaine saison des pluies, s’investir davantage pour l’installation des lampadaires sur les grandes artères de la capitale et assainir la ville de Conakry, organiser les assises nationales avec sérieux et de façon dépolitisée. Ce sont entre autres instructions faites aux ministres par le président Mamadi Doum-bouillant. C’était lors du Conseil des ministres du 17 mars 2022.
D’autres sujets comme la «vie chère» ont été abordés par le PM Mohamed Béavogui, qui a accusé la guerre d’Ukraine et le COVID d’avoir «désorganisé les chaines logistiques internationales et mis à nu les déficits importants dans la production vivrière. Pour le moment, ce constat s’inscrit dans une tendance durable». Mohamed Béavogui a demandé à Rose Pola Pricemo, ministre de l’Information et de la Communication, de parler à «l’opinion publique, aussi bien en français qu’en langues nationales, sur le contexte économique mondial qui impacte le prix des denrées de première nécessité.»
Vers l’imprimerie de l’Etat
Abdourahmane Siké Camara, le ministre Secrétaire gênant du gou-bernement a dit son intention de créer une imprimerie gou-bernementale. Pour «répondre à la demande croissante des départements en impressions, en fourniture des documents sécurisés aux normes nationales et de sécurisation de nos impressions à partir des outils modernes.» Le ministre évoque deux prérequis: la mise à disposition du domaine prévu au Centre Directionnel de Koloma dont le décret d’attribution reste à signer; la reprise du site de l’impression Patrice Lumumba de Coléah.
Le principe semble acquis, parce que le «Conseil a décidé de la poursuite du projet d’implantation d’une imprimerie du gouvernement permettant la production de documents sécurisés de l’État et la parution régulière du Journal officiel de la République, donné des instructions pour la reprise du site de l’ex Imprimerie Patrice Lumumba.» Il est question de concevoir un nouveau projet dont la première ébauche doit être présentée au prochain Conseil des Ministres.
Le système éducatif dans tous ses états
Courant janvier 2022, Guillaume 1er, le boss du Ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, a sillonné le pays pour ausculter le système éducatif préuniversitaire. Le 16 janvier à Mamou, il avait considéré que l’école guinéenne était «comateuse», alors qu’il n’était qu’au début de sa tournée.
Le ministre Guillaume 1er a communiqué sur sa récente visite des écoles. Il fait des constats suivants: 1 080 écoles publiques hangar dont 1066 au niveau primaire dont le plus grand nombre se trouve dans la région de Kankan avec 387, suivi de Boké qui compte 282. Nzérékoré en troisième position avec 167, et puis Kindia qui en compte 81. Labé (65) et Faranah (53) sont respectivement cinquième et sixième et Mamou (31) est à la queue du peloton. C’est à se demander où sont passées les milliers d’écoles construites sous le règne d’Alpha Grimpeur durant les dix dernières années. Mais le ministre n’a pas présenté la cartographie relative à la disponibilité des enseignants selon les régions.
Le constat avait porté aussi sur la qualité de vie au sein des écoles bâties. Il a dénombré 2058 écoles et établissements sans latrines, 5710 écoles-établissements sans points d’eau. De nombreuses localités sont sans écoles et des écoles sans clôture dans certaines zones urbaines, mais aussi chantiers inachevés depuis plusieurs années.
Guillaume 1er estime qu’il y a urgence à construire, rénover des infrastructures scolaires et à aménager des points d’eau et des latrines. Il a obtenu l’approbation du conseil qui décide de «s’appuyer sur des projets existants dotés de ressources financées par des organismes internationaux. Dans ce contexte, il est demandé au Ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire de se rapprocher de ses homologues de l’Enseignement technique, de l’Enseignement Supérieur, du Budget, de l’Économie, de l’Administration du Territoire et de l’ACGP (Administration et contrôle des grands projets) pour faire le point de la situation et proposer un avant-projet de réhabilitation et de construction des nouvelles écoles», a déclaré Ousmane Gaoual Diallo, porte-voix du gou-bernement. Même qu’il est demandé de concevoir un plan d’action intégré en s’appuyant sur les projets existants; faire le point sur les financements disponibles et diversifier les sources de financement (FODEL, et d’autres partenaires); étudier la possibilité de lancer un programme pluriannuel qui prévoit la construction de 1000 salles de classe, y compris de logements pour des enseignants et la mobilisation de 1000 enseignants.
Th Hassane Diallo