Berlin a ajouté le pilier sécurité aux piliers classiques de sa coopération avec le Burkina Faso confronté au terrorisme.
L’Allemagne, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a livré récemment 20 véhicules pick-up et du matériel informatique au ministère burkinabè en charge de la Sécurité, pour soutenir la mise en œuvre de ses actions en matière de lutte contre l’insécurité et l’extrémisme violent. D’une valeur globale de plus de 600 millions de francs CFA (plus de 900 000 euros), ce matériel est destiné à la police et à la gendarmerie du Burkina, a indiqué l’ambassade allemande à Ouagadougou.
« La dégradation de la situation sécuritaire du pays ne nous laisse pas indifférents. Au contraire, elle nous préoccupe comme vous. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’ajouter le pilier sécurité aux piliers classiques de notre coopération », a déclaré l’ambassadeur allemand Andreas Michael Pfaffernoschke, intervenant lors de la remise du don allemand. Ce don s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre au Burkina Faso du programme Cohésion sociale, sécurité et État de droit (COSED) porté par le PNUD. Lancé en octobre 2020, ce programme de trois ans est organisé autour de trois grandes composantes que sont l’État de droit, la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation.
« La composante sécurité vise le renforcement des services dans les zones cibles à travers la mise en place d’infrastructures de sécurité fonctionnelles, le renforcement des capacités opérationnelles, la prise en compte du genre et des droits humains, et la participation communautaire à la sécurité », a expliqué Elsie Laurence-Chounoune, la représentante résidente du PNUD au Burkina Faso. Le Burkina Faso est « de plus en plus vulnérable aux menaces liées au terrorisme et à d’autres types de criminalité transnationale depuis 2015 », selon le ministère burkinabè de la Sécurité.
Cette situation a engendré à la fois des conflits intercommunautaires, des violations des droits humains et de déplacement massifs de populations aussi bien à l’interne qu’en dehors du pays, d’après la même source. Depuis 2015, plus de 10 000 personnes (civils, militaires, et gendarmes) ont été tuées au Burkina Faso dans des attaques terroristes perpétrées par des groupes djihadistes affiliés notamment à Al-Qaïda et à l’État islamique, selon des chiffres annoncés le 1er septembre par le ministère burkinabè de la Justice.
Dpa (Agence de presse allemande), service Afrique