La société civile ont appelé le populo à manifester à Cona-crime les 30, 31 juillet et 1er août. Les farces de défense et de sécu-raté ont réprimé la manif dans le sang. Trois personnes ont perdu la vie, une nounou et deux jeunots dont Mamadou Baïllo Diallo, fauché par balles près du rond-point de Bambéto. Sa famille indexe les flics.

Dans l’affrontement, jeunots contre flics, pandores, bidasses à la solde du CNRD. Des hommes aux yeux aussi rouges que leurs bérets, la plupart avec leurs joujoux, ont tout fait pour tuer les manifs dans l’œuf. Ils ont comme d’habitude, réprimés dans le sang. Parmi les trois morts, Mamadou Baïlo Diallo, la vingtaine, conducteur de taxi-moto. Il a été fauché par balle, non loin du rond-point Bambéto, le 30 juillet : « Je l’ai vu vers 15H sur sa moto, je lui ai dit d’aller à la maison, parce que les affrontements avaient commencé. Il est parti. Moi aussi, je suis allé chez moi. Près d’une heure plus tard, un de ses amis m’a dit au téléphone que Baïlo a été touché par balle au cou. A mon arrivée, il avait rendu l’âme », explique Siradjo Bah, frère du défunt. Des témoins de la scène accusent des flics d’avoir ouvert le feu : « Ses amis m’ont dit que ce sont les policiers du commissariat central de Nongo qui pourchassaient les manifestants. Mon frère n’était pas dans la manifestation, il partait chercher une tante au marché. Ces agents ont ouvert le feu sur lui ».

Mamadou Baïllo Diallo a été inhumé le 1er août à Bambéto. Mais récupérer son corps a été la croix et la bannière pour la famille. Il a été enterré contre un engagement de tirer un trait sur le meurtre : « On nous a convoqués à la Brigade de recherche de Kipé. Les responsables nous ont clairement dit qu’ils nous restituent le corps à condition que nous nous engagions à reconnaître qu’il n’a pas été tué par les forces de sécurité pendant les manifestations et de nous taire définitivement. Comme nous voulions récupérer le corps, nous avons signé l’engagement », ajoute-il. Leur supplice mésaventure ne s’est pas arrêté-là pour autant. La justice aurait également posé ses conditions : « Au TPI de Dixinn, ils nous ont dits de prendre l’engagement de l’enterrer dans la plus grande discrétion. C’est après tout cela qu’ils nous l’ont restitué. »

Ces mesures des autorités n’ont pas suffi. Après l’inhumation, des heurts ont éclaté entre jeunes et farces de l’ordre, perturbant la circulation pendant une bonne partie de la soirée du jeudi 1er août sur l’axe Château-Bambéto-Cosa.

Yacine Diallo