Le 15 août, les réseaux sociaux se sont enflammés après que « la Jaguar » de la musique guinéenne y a déversé sa bile. De retour de l’étranger, Yama Séga n’a pas gobé qu’on l’empêche d’accéder au salon VIP de l’aéro-hangar Ahmed Sékou Tyran de Cona-cris Gbessia, réservé aux détenteurs de passeports diplomagiques.
La journée du 15 août aura été une galère pour l’art-triste Yama Séga, de son vrai nom Mariama Bah. Revenue d’un safari à bord d’un coucou en business-class (SVP !), elle a cru avoir droit à tous les privilèges de l’aéro-hangar Ahmed Sékou Tyran. Mais elle s’est heurtée à une certaine dame Traoré qui l’a empêché d’accéder au salon VIP. Une Ségaragation qui a mis Yama dans tous ses états. Elle a laissé éclater sa colère sur les réseaux sociaux, mais en a récolté une salve de critiques.
Tout a commencé le 13 août. Mariama Bah alias Yama Séga ou encore « la Jaguar de la musique guinéenne » regagne le bercail, après un séjour à l’étranger. A sa descente du coucou, elle fonce vers le salon VIP, réservé aux détenteurs de passeport diplomagique ou autres officiels. Forte de sa célébrité, elle tenait à s’y engouffrer. C’était sans compter avec la vigilance et l’intransigeance de dame Traoré, en service dans le coin. Celle-ci a stoppé celle-là net. Et, en dépit de sa célébrité, elle interroge : « C’est qui, elle ? » Yama Séga, piquée au vif, peste. « Les échanges d’amabilité » entre les deux nounous ont retenu l’attention de bien d’hôtes et de compatriotes.
Ce qui semblait une simple incompréhension a rapidement viré au scandale. La Jaguar de la musique guinéenne, très furieuse, est revenue sur sa mésaventure dans une vidéo publiée la nuit du 14 août sur les réseaux sociaux. Elle s’en prend violemment à dame Traoré qu’elle accuse de lui avoir manqué du respect, la traitant « d’illettrée », « d’irrespectueuse ». « Trop, c’est trop ! Une icône ne mérite pas d’être humiliée dans son propre pays comme une chienne. Je ne suis pas affamée de passeport diplomatique. Ma tête est un passeport diplomatique, mon nom est un passeport diplomatique », a-t-elle martelé dans la vidéo.
« Je vous ferai renvoyer…»
Yama Séga ne s’est pas arrêté là. Sa vidéo ayant fait tilt sur le net (tant la Jaguar a osé rouler à une vitesse excessive), elle menace de faire renvoyer dame Traoré ainsi que Namory Cas-marrant, le dirlo de la SOGEAC (Société de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Conakry). De quoi se sent-elle si forte ? « Mme Traoré, tu quittes ou Namory, le directeur de l’aéroport, quitte. (…) Le régime qui est là, je le supporte, je le soutiens, je fais tout, je me bats comme un homme matin, midi et soir pour eux. Je prends des coups pour ces gens-là. Je les accepte, ils sont dans mon cœur. Je ne mérite pas d’être humiliée », clame Yama Séga. Elle jure, la main sur le palpitant, de faire payer à dame Traoré sa témérité, enjoignant les autorités de la renvoyer. « Tu vas quitter ce poste, Mme Traoré ! Si ce pouvoir ne me venge pas, moi je me vengerais », menace la Jaguar.
Le lendemain, visiblement non satisfaite du silence de Namory, elle réitère sa demande. « Je me permets de vous écrire pour exprimer ma profonde indignation suite à l’attitude agressive et humiliante de Mme Traoré… En tant qu’artiste de renom et citoyenne guinéenne, j’ai été victime de son comportement inacceptable en présence d’étrangers et de mes compatriotes… Son comportement agressif et non courtois ne peut être toléré et reflète malheureusement l’image de notre pays… »
La DPJ s’en mêle
Jusque-là, la Jaguar se croyait maitresse de la situation. Alors qu’elle roulait sur une pente très glissante. Dame Traoré et Namory Cas-marrant n’ont pas réagi publiquement aux accusations et menaces de Yama Séga. Les internautes l’ont fait à leur place. Est-ce ce qui a attiré l’attention de la DPJ, Direction centrale de la police judiciaire ? En tout cas l’affaire a pris une tournure. Convoquée le jeudi 15 août, elle a été auditionnée durant des heures par les flics.
Dans la soirée, l’art-triste s’est confondue en excuses sur Facebook, à l’égard de dame Traoré et de Namory Cas-marrant. Nul ne sait, pour l’heure, quelle leçon de bonne conduite a été donnée à la Jaguar entre les quatre murs de la DPJ. Toujours est-il qu’elle a l’air de l’avoir bien assimilée. Finalement, l’histoire de l’accès de Yama Séga au salon VIP de l’aéro-hangar est restée une tempête dans un verre d’eau. Eh, oui !
Abdoulaye Pellel Bah