Le 26 février, l’ex-dirlo général de la Banque nationale d’investissement de Guinée (BNIG), Alpha Mohamed Kallo, était devant la Chambre de jugement de la Crief. Il accuse le boss du groupe Afriland First Bank d’avoir opéré une saigné financière à la BNIG.

Alpha Mohamed Kallo et ses collabos Ibrahima Tounkara et Maurice Eugène Alecaut sont poursuivis par le parquet spacial de la Crief pour, entre autres, « corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux ». Ils se seraient partagés la misère de 119 milliards de francs glissants, décaissés « frauduleusement » des comptes de  la BNIG.

A la barre, Alpha Mohamed Kallo, accuse Paul Fokam, le boss du Groupe Afriland First Banque, d’être à la base de ses ennuis. Au début, les fonds de la banque étaient domiciliés à Afriland First Bank Guinée, car Paul Fokam était le prési du Conseil d’administration de la BNIG, en même temps actionnaire à hauteur de 10%. 

Selon Kallo, le fait de loger les fonds de la BNIG à Afriland First Banque n’arrange poing la banque qu’il dirige. C’est pourquoi il a démarché, afin que les fonds de la BNIG soient relogés à la Banque centrale de la Roue-publique. Niet, dit Paul Fokam.

Mohamed Kallo s’engage ainsi dans un bras de fer avec Paul Fokam, multipliant ses courriers au Prési Alpha Grimpeur et au gouv de la Banque centrale. Sans succès. Le refus systématique du Camerounais de transférer les fonds de la BNIG à la Banque centrale a contraint Kallo à l’assigner en justice. « Il a refusé de nous rendre notre argent », dénonce l’ex-dirlo. Selon lui, Paul Fokam « a fait main basse sur la formation des cadres de la BNIG. Ils sont recrutés en Guinée et formés au Cameroun, dans une école de M. Fokam. Tous ces frais de voyage, d’hôtel, de restauration, financés par la BNIG, revenaient de facto à Afriland First Bank. La pratique n’était pas seine », affirme Alpha Mohamed Kallo. Ce qu’il aurait dénoncé, à maintes reprises, auprès du Prési Alpha Grimpeur.

Le boss périmé de la BNIG estime que 90% de ses ennuis sont partis de la dénonciation des manœuvres du patron d’Afriland First Bank.

Pêche-t-on à la banque ?

Sory Doum-bouillant dont la société (Djoliba Pêche) est accusée d’avoir détourné 7 milliards de francs glissants en complicité avec la BNIG. Il avoue que Djoliba Pêche a bel et bien bossé avec la BNIG. Selon lui, en octobre 2018, une convention de fabrication de 300 barques de pêche a été signée entre Djoliba Pêche, le gouvernement (ministère de la Jeunesse), Afriland First Bank et la BNIG. Sory Doum-bouillant assure avoir reçu sur son compte 7 milliards de francs glissants virés par Afriland First Bank des comptes de la BNIG. « Nous avons livré 120 barques au ministère de la Jeunesse, sur les 300 commandés. Donc, le gouvernement nous doit à ce jour 9 milliards 800 millions de francs guinéens », précise Sory Doum-bouillant.

La Cour a renvoyé l’affaire au 5 mars, pour la suite des débats.

Yaya Doumbouya