La junte guinée-haine semble bien décidée de tenir le référendum en septembre prochain. Réception de kits d’enrôlement, redécoupage électoral, recensement biométrique, formation d’administrateurs territoriaux… La volonté politique est brandie à tout bout de champ. Des aigris y décèlent du dilatoire.
2025 est une année électorale déclarée durant laquelle, les scrutins référendaire, présidentiel, législatif et communal devront se tenir pour le retour à l’ordre constitutionnel. Sauf que seul le scrutin référendaire est sur toutes les lèvres, les efforts de la junte l’expriment mieux.
Le Premier ministre, Amadeus Oury Bah et le ministre de l’Administration du trottoir et de la décentralisation, Ibou Kalil Condé, s’y attèlent maintenant. Le 1er avril à l’aéro-hangar Ahmed Sékou Tyran de Cona-cris, ils ont réceptionné, avec tambour et trompette, des kits d’enrôlement biométrique. Pour le PM, ils permettront de procéder au recensement biométrique du populo du 15 avril au 30 mai, en vue d’établir le fichier électoral indispensable aux élections marquant la faim de la transition. Amen !
« Cette opération est lourde pour le moment, mais dans les années à venir, on ne perdra plus de temps à faire des recensements pour tirer un fichier électoral. Celui-ci sera nourri au fur et à mesure qu’évoluent les âges. Ce qui permettra à la Guinée d’économiser du temps, de l’énergie et des ressources lors des élections que le pays aura à organiser », banalise Amadeus Oury Bah. Fidèle à de la Palice, il souligne que le recensement biométrique du populo est un élément du Programme national de recensement administratif à vocation d’État civil (PN-RAVEC). Et qu’une fois réalisé, le fonctionnement de l’administration changera. Voilà « une possibilité accrue à l’État » de mieux maîtriser les données démographiques afin de bien établir les politiques publiques de développement comme s’il ignorait tout cela auparavant. En guise d’exemple, le Premier ministre martèle que tout enfant qui ira à l’école aura un identifiant personnel à l’échelle nationale.
« Les élections, c’est certain en 2025 »
Djénaba Touré, la dirlote nationale des affres politiques et de l’administration électorale, rappelle que le bled dispose une loi sur l’identification des personnes physiques. Elle permet, dès l’âge de 10 ans, d’enregistrer les données biométriques des Guinéens et de leur délivrer une carte d’identité nationale. La dirlote ajoute que le recensement biométrique permettra de constituer simultanément le registre national des personnes physiques et le fichier électoral, conformément au PN-RAVEC. Déjà, des centres de vote ont été créés, des circonscriptions électorales, itou. « L’arrivée des kits marque une avancée majeure dans le processus électoral, permettant à tous les Guinéens de s’enrôler et de participer au scrutin référendaire. Ces équipements comprennent des ordinateurs, des capteurs d’empreintes digitales, un système GPS intégré, ainsi qu’un dispositif de reconnaissance de l’iris, garantissant l’unicité de chaque citoyen ». Ibou Kalil Condé, le ministre de l’Administration du trottoir et de la décentralisation, était aux anges : « C’est une fierté pour moi de vivre ce grand événement qui est celui de recevoir ces kits d’enrôlement biométrique des citoyens. Ils nous permettront de respecter le délai du retour à l’ordre constitutionnel. L’organisation des élections en 2025 est certaine.» Qui en doutait, en dehors du porte-parole du goubernement ?
Vote des Guinéens de l’étranger
Un arrêté conjoint a été signé le 2 avril, entre le ministère de l’Administration du trottoir et celui des Affaires étranges. Il prévoit 36 circonscriptions électorales réparties dans les ambassades et consulats guinéens en Afrique, Amérique, Asie et Europe. L’arrêté permettra aux Guinéens établis sur ces continents de voter lors des prochaines élections, le référendum en premier, prévu le 21 septembre prochain. « Nous avons 33 circonscriptions électorales à l’intérieur, 13 dans la région de Conakry. La création de 36 circonscriptions électorales dans les ambassades et les consulats permettra à tous les Guinéens de bénéficier des mêmes avantages », déclare Ibou Kalil Condé.
Retour au concert des nations
Son collègue du ministère des Affaires étranges, de l’intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger, Mori-Sans-dent Kouyaté, rappelle que le général Mamadi Doum-bouillant tend la main à tous les Guinéens afin de travailler ensemble pour le pays. « Ce que nous voulons faire est de donner à la Guinée ce qu’elle mérite : sa place dans le concert des nations, sa place dans le concert économique des nations qui nous avance vers la prospérité.» Et de préciser que le général Mamadi Doum-bouillant attend de ses compatriotes établis à l’étranger une participation « réelle et positive » au processus électoral, « sans considération politique et politicienne.» Est-ce que La Petite Cellule Dalein n’a pas commencé à voter déjà ?
Du dilatoire ?
Ce qui paraît évident cette année, c’est l’organisation de l’élection référendaire. Si, elle seule, s’étend sur six mois (avril-septembre), il est fort probable que la présidentielle, les législatives et les communales attendent sagement 2026. Bien que toutes les élections soient censées se tenir en 2025. Des aigris y voient un dilatoire qui permettra à la junte de se maintenir au pouvoir aussi longtemps que possible, alors que les deux ans de transition conclus avec la Cédéao ont échu le 31 décembre 2024. Coucou, la revoilà, notre Cédéao.
Yaya Doumbouya