Le 9 avril, le porte-voix du goubernement et la dirlote nationale des Affres politiques et de l’Administration électorale ont animé une conférence de stress à Kaloum. Ousmane l’ex Gawa de l’UFDG et Djénabou Touré ont bavardé sur l’arrivée des kits électoraux, leur déploiement dans le Grand-Cona-cris et dans les buissons de l’intérieur ou encore la confusion autour du recensement.

Le CNRD semble désormais décidé d’aller aux sélections. La junte qui hâtait lentement ses  pas quand il s’agissait du retour à l’ordre constitutionnel, commence à accélérer leur cadence. Pour conférer un caractère légitime et légal à Mamadi Doumbouya ? En tout cas, à la faveur d’un point-presse ce mercredi 9 avril, la dirlote nationale des Affres politiques et de l’Administration électorale a annoncé la présence en Guinée, depuis hier mardi, le dernier lot de kits électoraux devant servir au prochain recensement. Djénabou Touré explique que ces kits seront déployés dans les quatre coins du bled une fois leur configuration terminée : « Leur vérification est en cours et l’installation des logiciels a démarré. La formation des formateurs est en cours pour encadrer les Cmmissions administratives de recensement local (CARL). Les superviseurs ont été recrutés et formés par le PN-RAVEC. À partir du 15 avril, nous entrons dans la phase d’opérationnalisation du recensement biométrique. »

Après des mois de propagande sur l’importance d’un fichier électoral tiré du Programme national du recensement administratif à vocation d’état-civil (PN-RAVEC), les autorités de la transition font machine arrière. Elles privilégient désormais un recensement biométrique qui ne concernerait que le fichier électoral. Un revirement qui engendre un tollé chez la classe politique et chez les acteurs de la société civile. Mais pour le général Biro Condé, Coordinateur national du PN-RAVEC, les gens créent volontairement de l’amalgame : « Le PN-RAVEC ne s’est jamais arrêté et ne s’arrêtera jamais. Le programme national peut, à un moment, arriver à terme, mais le recensement administratif à vocation d’état civil est un processus dynamique et continu. Il n’a jamais été question de l’arrêter dans le cadre du processus en cours. C’est sur cette base que le fichier électoral sera extrait. »

Selon lui, les deux opérations vont se poursuivre au même moment : « Ce n’est pas une extraction à proprement parler, puisque les deux opérations se font en même temps. C’est pourquoi, nous utilisons le terme concomitance. Toutes les informations concernant les citoyens âgés de 10 ans et plus iront dans la base de données du PN-RAVEC. En parallèle, celles des citoyens de 18 ans et plus seront intégrées au fichier électoral, les deux sont liées. » Djénabou Touré d’ajouter que ces opérations permettront d’améliorer les conditions du recensement et du vote : « Ce travail a ouvert la voie à une opération de géolocalisation menée avec l’Institut géographique national (IGN). Il a permis d’attribuer des coordonnées GPS à près de 20 000 secteurs et d’identifier plus de 46 000 lieux publics potentiels centres de vote. »

Dame Touré rappelle que l’organisation des sélections, notamment du référendum, revient au mystère de l’Administration du trottoir. Elle précise cependant que les partis politiques pourraient être associés pour les autres scrutins : « On va mettre en place, pour les élections politiques, un observatoire où les représentants des formations politiques et de la société civile vont se retrouver pour contrôler et superviser ce que le ministère fait. »  

Yacine Diallo