L’assemblée générale de l’UFDG s’est tenue le 26 avril à son siège de Commandayah. Le président du parti a officié. Cellou Dalein Diallo dénonce « l’instrumentalisation » de la justice guinéenne. 

Depuis Dakar où il continue son exil, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée s’est adressé, par visioconférence, à ses militants. Dans son discours, il les a invités à résister aux intimidations du pouvoir : « Être militant de l’UFDG, c’est presque un délit, une infraction. Vous vous exposez aux kidnappings, aux arrestations, aux disparitions forcées ». Selon lui, l’appareil judiciaire déclenche des poursuites sans motifs : « La justice est instrumentalisée, déclenche des poursuites sans objet, condamne sans base légale des leaders politiques, acteurs de la société civile, parfois des citoyens qui ne font que critiquer ou dénoncer des dérives du pouvoir ou de la violation des droits humains et des libertés fondamentales.» Il invoque le cas d’Aliou Bah, leader du Mouvement démocratique libérale (MoDeL), actuellement jugé devant la Cour d’appel de Conakry : « Il est persécuté, condamné à deux ans de prison par le tribunal de Kaloum pour offense aux chefs de l’État. Il n’a jamais offensé, il a eu le courage de dénoncer l’injustice, la violation des libertés fondamentales. Il est requis cinq ans de prison contre lui, je salue son courage ». Cellou Dalein Diallo estime que les magistrats ont peur du CNRD parce que « la campagne d’intimidation et la corruption ne touchent pas seulement les acteurs de la société civile, les commerçants et les industriels. Elle vise également les acteurs politiques, journalistes, patrons de presse, chefs religieux et imams, personne n’est épargné ». Le leader de l’UFDG conseille aux opérateurs économiques de s’abstenir de soutenir publiquement le pouvoir en place : « S’ils doivent le faire, qu’ils le fassent discrètement comme ils l’ont toujours fait. Leur rôle, c’est d’approvisionner le pays en denrées de première nécessité, payer les impôts…» Cellou Dalein Diallo a également invité ses militants à s’enrôler afin qu’ils puissent voter. 

Souleymane Bah