La Guinée a passé mardi 29 avril son examen périodique universel devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, à Genève. Le ministre guinéen de la Justice a présenté son rapport lors d’un propos liminaire, lors de cette évaluation organisée tous les quatre ans. Mais les délégués de la quarantaine d’État membres du conseil ont exprimé leurs inquiétudes sur les violations des droits humains et les disparitions forcées, autant de questions que ministre a esquivées.

Cet examen, organisé tous les quatre ans, évalue l’évolution de la situation des droits de l’Homme. Puis, c’était aux délégués de la quarantaine d’État de poser leurs questions ou d’exprimer leurs inquiétudes au sujet des violations des droits humains, auxquelles le ministre a répondu.

Plusieurs délégués s’interrogent sur la fermeture des principaux médias audiovisuels du pays, notamment Espace, FIM et Djoma, qui ont lieu depuis près d’un an. Le ministre de la Justice Yaya Kairaba Kaba les a justifiées : « Nous souhaitons qu’il soit tenu compte du contexte de la transition, une période extrêmement sensible, où chacun doit faire attention à ses propos, à ses gestes. Les dérapages de certains médias nous ont préoccupés au point que des mesures préventives ont été prises dans le souci du maintien de l’ordre public. »

Le garde des Sceaux n’a pas répondu aux nombreuses interpellations, dont celles de la France et de l’Allemagne, sur la question des disparitions forcées. Souleymane Sow, directeur exécutif d’Amnesty International Guinée, a également relayé les demandes : « Cela nous inquiète énormément, nous interpelle encore plus. Cela fait très longtemps que nous demandons à l’État guinéen des clarifications, des explications. »

Les autorités avaient pourtant annoncé des enquêtes sur les disparitions, il y a près d’un an, des leaders du FNDC Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Mais pour l’heure aucun résultat n’en a été présenté. Mêmes interrogations concernant l’enlèvement du journaliste Habib Marouane Camara, également enlevé par des hommes en uniforme le 9 décembre 2024. Mais le ministre de la Justice a esquivé les toutes les questions sur leurs cas.

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits humains Mary Lawlor a profité de l’occasion pour exprimer, sur X, ses inquiétudes sur le sort des disparus forcés. Elle demande aux autorités guinéennes « fournir des informations sur le sort » de Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah et « sur l’endroit où ils se trouvent ».

Par RFI