Le 5 décembre, le Fonds d’appui des activités économiques des femmes et filles, FAAEFF, a animé un point de presse, en collaboration avec le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables (MPFEPV), le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et le Fonds monétaire international (FMI). Ils ont procédé au lancement officiel de la Facilité de crédit rapide entendez (FCR). Le programme a pour but de venir en aide financièrement aux ménages touchés par l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, survenu le 18 décembre 2023.
Un montant de 5 millions de dollars US, soit 42,625 milliards de francs guinéens, est alloué au financement de 100 microprojets générateurs de revenus au profit des familles sinistrées. La gestion opérationnelle confiée au Fonds d’appui aux activités économiques des femmes et filles (FAAEFF), va assurer un accompagnement technique et financier sur 24 mois, suivi d’un mois de reddition des comptes.
Sur le montant global, 39,23 milliards GNF seront distribués sous forme de microcrédits via des Institutions de micro-finance (IMF) sélectionnées selon un processus de gouvernance strict. Le programme cible prioritairement les femmes, reconnues comme piliers économiques des ménages vulnérables.
La Générale M’Mahawa Sylla, gouverneure de la ville de Conakry, a ouvert la cérémonie. Elle a exprimé sa gratitude envers le gouvernement et les partenaires. «Cette initiative reflète la solidarité nationale et l’engagement de l’État pour la dignité des familles sinistrées», déclare-t-elle, avant de saluer la résilience exemplaire des victimes, qui, selon elle, « ont affronté cette dure épreuve avec civisme et courage ».
Mme Charlotte Daffé, ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, a aussi exprimé la solidarité du gouvernement envers les familles touchées: « Ce drame a bouleversé la Guinée tout entière. Aujourd’hui, nous transformons la douleur en opportunité, grâce à un mécanisme structuré qui permettra aux familles de relancer leurs activités et de retrouver leur autonomie. Il ne s’agit pas d’un don, mais d’un microcrédit productif. Chaque bénéficiaire devra présenter un projet viable et assurer le remboursement pour garantir la durabilité du fonds », a déclaré Charlote Daffé, qui a rendu hommage au Président de la République, Mamadi Doumbouya, pour sa vision orientée vers la protection des populations les plus vulnérables.
Pour sa part, Mourana Soumah, le ministre de l’Économie et des Finances, a rappelé le contexte d’obtention du financement. « La FCR est un appui crucial pour mitiger les conséquences économiques de la catastrophe. Les fonds permettront de financer des activités génératrices de revenus, tout en respectant les principes de transparence, de traçabilité et de redevabilité». Il a annoncé la réalisation d’un audit intégral par la Cour des comptes à la fin du programme, conformément aux exigences du Fonds monétaire international (FMI).
Mourana Soumah a souligné l’impact macroéconomique de l’incendie: «Le choc a affecté nos prévisions de croissance et notre loi de finances. Grâce à l’appui du FMI et au leadership des autorités, nous avons pu maintenir la stabilité économique du pays», s’est réjoui le ministre.
Précisions sur l’utilisation du fonds
Dr. Nérée Noumon, Représentant résident du FMI en Guinée, a réaffirmé l’engagement de son institution à accompagner la Guinée: «Ce programme marque une nouvelle étape vers la reconstruction durable des familles sinistrées. Nous saluons la rigueur du FAAEFF et la transparence du dispositif mis en place», lance-t-il.
Pour la directrice du Fonds d’appui aux activités économiques des femmes et filles, Virginie Touré, ce fonds est loin d’être un don. «C’est un fonds pour faciliter le crédit rapide. Donc, ce n’est pas un don, c’est plutôt un fonds qui permettra aux ménages sinistrés de Kaloum de se relever de ce drame. Ce fonds leur permettra de faire des microprojets. Nous avons 3 200 et quelques personnes identifiées par l’ANGUCH comme sinistrées, mais nous parlons de 100 microprojets. Ça ne veut pas dire que les autres n’auront pas d’accompagnement, ils seront tous accompagnés, mais nous mettons l’accent sur les 100 projets les plus impactants, qui vont créer de la richesse et de l’emploi», conclut-elle.
Réactions
Dame Makoya Berté Fofana, teinturière au quartier Coronthie, dit avoir tout perdu suite à l’incendie du dépôt. «Personnellement, j’ai tout perdu dans cet incendie. Le feu avait tout emporté, et le peu qui me restait, des voleurs en ont profité pour s’emparer. Mais depuis, l’État est présent. Il nous donne des habits, de la nourriture, et maintenant ce prêt nous permettra de reprendre nos activités, afin de pouvoir élever dignement nos enfants.»
Grace à ce financement, la mère de famille compte reprendre son activité: «Grâce à ce microcrédit, je pourrai acheter une machine et recommencer à travailler. Nous disons merci au gouvernement et à tous ceux qui nous ont soutenus».
Kadiatou Diallo