La compilation des résultats du scrutin du 4 février se poursuit un peu partout à travers le pays. A mesure que l’attente se prolonge, la tension monte. Dans la commune de Matam, l’accrochage enregistré hier devant la mairie, entre militants rivaux, a accentué les soupçons de manipulations et de fraude. L’origine de cette bagarre serait liée à une tentative d’introduction d’urnes fictives. Dans les quartiers généraux des partis politiques, l’heure est aux mises en garde. Le candidat de l’UFDG à la mairie de Matam, Sorel Bangoura accuse déjà le RPG arc-en-ciel de frauder les élections : « Ils veulent utiliser les procès verbaux de 2015, mais ça ne marchera pas. Nous connaissons déjà nos résultats, s’ils tentent de les changer, nous ne pardonnerons à personne. On ne peut pas se substituer à la volonté du peuple ». Il impute la responsabilité de ces heurts aux responsables du parti au pouvoir : « Ce qui s’est passé hier est incroyable ! Des hauts responsables de l’Etat se permettent de se promener avec des procès-verbaux, des bulletins cochés. Ils ont retenu les cartes d’électeurs des citoyens, mais le peuple s’est exprimé ». Sorel Bangoura appelle par ailleurs ses partisans à se tenir prêts : « je demande aux citoyens de la commune de Matam de résister, de barrer la route aux fraudeurs et aux incompétents ».

A l’Union des Forces Républicaines, on dénonce également des irrégularités. Ibrahima Camara, membre de la cellule de communication du parti a parlé d’un excès de votes par procuration, de bourrage d’urnes, de l’implication des chefs de quartier dans le processus électoral et la mise à l’écart des délégués du parti lors du dépouillement dans plusieurs bureaux de vote.

Dans les autres communes de la capitale, l’heure est aussi à la centralisation. Mais dans la matinée, les agents de l’USSEL ont pendant un bon bout de temps empêché les journalistes d’accéder aux CACV, Commissions administratives de centralisation de votes, avant de se raviser dans l’après-midi. C’était le cas notamment à Matoto.