La session parlementaire des lois s’est ouverte ce 5 avril à Cona-cris. Les dépités des trois groupes parle-menteurs ont rallié l’hémicycle malgré l’expiration de leur mandat. Une glissade favorisée par le Prési Alpha Grimpeur qui a prolongé leur séjour parlementaire jusqu’aux prochaines légis-tardives. Jusqu’à une date inconnue donc. Pour l’occasion, 85 dépités sur les 114 ont répondu présents. Membres du corps diplo-magique et consulaire, patrons d’institutions (anti)constitutionnelles et quelques officiers supérieurs ne se sont pas faits Condé l’évènement. Au cours de cette session (extra)ordinaire, de nombreux projets et propositions de lois seront examinés et certainement adoptés pour, dit-on, normaliser les différents organismes de l’Etat et ratifier des accords et conventions. Neufs textes sont déjà transmis au bureau de l’Assemblée, notamment le Code civil pour une seconde lecture, une loi sur la prévention et la lutte contre le terrorisme. Le groupe parle-menteur RPG arc-en-ciel envisage aussi de déposer des propositions de loi portant sur la charte des partis politiques ou encore sur la loi sur le chef de pile de l’opposition.      

Dans sa missive, Lamine Faux-fana, ministre conseiller à la Présidence, chargé des relations avec les institutions, a insisté sur l’atmosphère tendue entre la mouvance pestilentielle qui caresse le rêve d’un 3e mandat pour leur champion unique et meilleur, et l’opposition déterminée à barrer la route à toute modification de la Constitution : « Cette session s’ouvre dans un contexte socio-politique qui interpelle tout le monde à faire une introspection pour prendre une résolution qui nous engage individuellement et collectivement à se joindre aux efforts de tous, destinés à entretenir une concertation permanente, une compréhension commune en vue d’aboutir à une cohésion nationale. La souveraineté nationale appartient au peuple. Et par votre statut de représentants du peuple, vous êtes appelés à jouer un rôle déterminent dans la gestion de ce contexte ».

Claude le cauris de l’Assemblée lui a imputé la prorogation du mandat des dépités aux acteurs politiques : « Le pays a été empêché par un certain nombre de comportements délibérés des acteurs politiques et sociaux du pays d’organiser les élections législatives avant l’expiration du mandat de la législature actuelle ».

Le prési de l’Assemblée estime son institution fondée à jouer les bouche-trous avant les prochaines sélections : « Nous sommes légalement voire légitimement fondés à poursuivre nos activités jusqu’à l’installation de la nouvelle Assemblée. Les commentaires personnalisés faits par certains d’entre nous et par certains acteurs politiques et sociaux de l’avis juridique de la Csour constitutionnelle ainsi que du décret d’habilitation du Président de la République procède clairement de la méconnaissance des procédures et des textes juridiques qui régissent le fonctionnement régulier de l’État et de la notion de continuité du service public ». Claude le cauris n’a pas manqué de fustiger des textes de lois taillés sur mesure par les anciens dépités. Suivez mon regard !

Le BL… bloqué

Cette prorogation n’est pas du goût de certains opposants. Le Faya du Bloc libéral avait juré de marcher sur l’hémicycle et de chasser les dépités. Mais ses ardeurs ont été vite calmés. Les flics déployés en nombre ont intercepté le prési du BL et une dizaine de ses partisans, tous conduits à la DPJ (Direction de la police judiciaire). Damaron-ronron cas-marrant se frotte les mains : « Nous avons demandé qu’il n’y ait plus de pagaille dans ce pays. N’importe qui ne peut pas se lever pour troubler la paix. Il y a des gens qui se sont dits qu’ils vont empêcher les députés de siéger. C’est ridicule ! Quand le mandat a expiré, la Cour constitutionnelle a autorisé le chef de l’Etat à demander aux députés de siéger pour éviter le vide juridique. Maintenant si un monsieur croit qu’il est plus intelligent que toute la république et veut nous empêcher de venir, je crois qu’il est à sa bonne place ». Le dépité Alpha Ousmane Diallo dénonce une atteinte à liberté d’expression : « Il était venu exprimer son point de vue. Je pense qu’il ne mérite pas d’être arrêté puisque la liberté d’expression est consacrée par la Constitution. Mais comme vous le constatez, c’est un système qui est en train de mettre en prison des gens sans étudier leur point de vue ».
Après quelques heures d’audition, les marcheurs sont ressortis de la DPJ avec, pour l’instant, aucune charge retenue contre eux. Rendez-vous serait pris ce lundi pour refaire un brin de causette, au tribunal cette fois. 

Yacine Diallo