La récente sortie médiatique du maire de la commune urbaine de Kindia ne passe pas du tout chez les responsables de l’Union démocratique de Guinée, UDG, dont il est issu. Mamadouba Bangoura, parachuté à la tête de la mairie en octobre 2018 par le concours du RPG arc-en-ciel et en violation de l’accord politique du 8 août, a succombé à la mélodie des sirènes révisionnistes.

Le 4 mai, le prési Alpha Grimpeur était en visite éclair à Kindia pour lancer « officiellement » les travaux des infrastructures du 61ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée. Il n’en fallait pas plus pour que le maire-UDG, parti de l’opposition, exhorte clairement le locataire du Palais Sékoutoureyah à lancer les manœuvres pour soctroyer un mandat à vie et lui dire de ne point « avoir peur ». La sortie médiatique a provoqué l’ire des cadres (en bois) de l’UDG, opposée à une modification de la Constitution. Dembo Sylla, le vice-prési du parti, tonne : « Nous avons écouté avec stupéfaction la déclaration du maire de Kindia. Le bureau politique du parti désapprouve et se désolidarise totalement de cette déclaration. L’UDG et son président restent un parti politique de l’opposition républicaine, engagés dans les actions du FNDC ».

Pour tenter de justifier ces propos, Mamadouba Bangoura, le maire controversé de Kindia, déclare avoir porté le message d’une association de maires de la Basse-côte : « Si l’UDG estime que cela ne leur convient pas, ce sont eux qui savent. Moi, je ne peux pas recevoir le président de la République pour la pose de la première pierre du 61ème anniversaire de l’indépendance à Kindia, la population le reçoit, les maires disent : « Voici la déclaration que vous devez faire en tant maire » et que je dise non ou bien je me mets à profaner des grossièretés (sic) à l’encontre de mon Président. Je n’ai pas ce droit et je n’ai pas ce pantalon », affirme le Bangoureur. Faux, rétorque le maire de Boffa, Saidouba Kissing Camara : « On ne se connait pas. Il n’a pas mon numéro, je n’ai pas le sien. On n’en a jamais parlé ». Le maire de Fria a aussi démenti son con(.)frère.

Mais le parti de Mamadou Sylla des Futur hics ne s’est pas arrêté à la désapprobation. Dans une déclaration parue ce 6 mai, l’UDG a annoncé la convocation du maire en tant que conseillé élu du parti à la mairie de Kindia pour un entretien disciplinaire. A l’issue de ces discussions, le parti tirera les conséquences. Ils ont aussi dénoncé ce qu’ils qualifient de « pratiques anti-démocratiques d’une minorité d’individus de la Basse-côte, sans foi ni loi qui veulent saper l’identité et les valeurs cardinales de la région ». Ils vont jusqu’à mettre en doute la crédibilité de ceux qui auraient mandaté leur maire : « Ces individus, au nom desquels le maire Mamadouba Bangoura a parlé, ont-ils conscience du respect des lois guinéennes ? Des fondements des combats de nos héros ? Tiennent-ils à les honorer ou à les trahir ? »

L’Union démon-cratique de Guinée appelle à s’éloigner des partisans de la modification de la Constitution qui n’auraient qu’un seul et unique objectif : semer la zizanie et se remplir les poches. A barrer la route à toutes les tentatives tendant à embrigader la démocratie ou à un changement de la constitution.

En octobre 2018, l’UDG avec l’aide du RPG, avait réussi à placer Mamadouba Bangoura à la tête de la mairie de Kindia au détriment du candidat de l’UFDG, alors qu’il avait moins de 1 500 voix.

Yacine Diallo