En marge de la conférence, Aliou Bah coordinateur du MoDeL, membre du FNDC, a fait savoir que la Constitution sur laquelle le président Alpha Condé a prêté serment ne lui donne pas la prérogative de la faire remplacer par une autre. « Au FNDC, on ne rentre pas dans un débat juridique, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il s’agit là d’un problème politique pour promouvoir le pouvoir à vie pour une chef d’Etat qui n’en a pas le droit ». Notre pays, insiste Aliou Bah, a connu plus d’un demi-siècle de dictature, de répressions. La Guinée est aujourd’hui le plus grand pourvoyeur de demandeurs d’asile dans les pays occidentaux. « Il ne faut pas que ceux qui compromettent l’avenir de plusieurs générations se pavanent demain sans être poursuivis. On ne peut pas rester toujours un pays où des criminels financiers, des criminels de sang peuvent narguer les victimes, se recycler avec tous les régimes. Ils gèrent un pays qui nous appartient à tous. Ils nous doivent des comptes. Ils doivent se conformer à la loi ».
A ceux qui disent que les promoteurs de la nouvelle Constitution peuvent le faire au nom de la liberté d’expression, Aliou Bah répond que celle-ci est encadrée par la loi. Est-ce qu’au nom de la liberté d’expression, on peut faire la promotion de la haine, remettre en cause la stabilité, la cohésion nationale, l’unicité de l’Etat ou le caractère laïque de la Guinée ? « Vous ne pouvez pas extraire ce qui vous intéresse pour dire que cela doit être porté à la place publique au nom de la liberté d’expression. Nous considérons que tout débat portant sur les dispositions intangibles de la Constitution ne relève pas de la liberté d’expression, c’est de l’imposture et de la forfaiture. Et dans toute société, les imposteurs sont traqués, » tranche –t-il.
S’agissant des menaces du PM Don Kass sur l’interdiction de manifester sur l’autoroute Fidel Castro et Kaloum, Aliou Bah répond que le FNDC ne se sent pas concerné par cette interdiction, et si nécessaire, il va manifester sur tous les mètres carrés de la République. « Le droit de manifester est un droit constitutionnel obtenu de haute lutte. Une décision ministérielle ne peut remettre en cause ce que la Constitution a octroyé, » conclut-il.