Ce 9 mai, à la nouvelle maison de la paresse à Kipé Dadya dans la commune de Ratoma, le collectif des avocats (sans vinaigrette) de Mamadou Alimou Barry a soufflé sur la braise. Objectif, dénoncer ce qu’ils appellent l’enlèvement et la séquestration de cet homme d’affaires. Mamadou Alimou Barry est dans les mains de la flicaille depuis le 19 avril. A date, il est promené entre la DPJ et les commissariats de Cona-crime dans la plus grande clandestinité, sans aucune charge officielle. Il se murmure que Alimou est soupçonné de complot et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Mais il n’a accès ni à sa famille, ni à ses avocats : « Nous voulons porter à la connaissance des Guinéens la situation d’un citoyen qui est embastillé dans les locaux de la CMIS de Bambéto. Il est dans les mains de la Police depuis 3 semaines, ce qui est très grave. Nous avons voulu parler de son cas afin que des dispositions soient prises pour que ses droits soient respectés, pour qu’il puisse communiquer avec ses avocats, avec sa famille. Nous voulons qu’il soit défendu tel que les lois et les règlements le stipulent. Nous sommes absolument certains qu’il est illégalement détenu et séquestré par des forces que nous n’arrivons pas à déterminer » déclare maitre Sékou Kondiano.
Mais ce qui inquiète le plus ces avocats, ce que toutes les autorités se rejettent la responsabilité. Leur client n’aurait jamais été présenté à un juge d’instruction : « A date, nous ne savons pas à quelle autorité nous adresser face à cette gravité. Que les Guinéens sachent que les droits d’un des leurs sont littéralement bafoués par la Police » ajoute-t-il. Maître Abdoul Kabélé-bélé d’ajouter : « S’il n’est pas libéré, c’est que son arrestation est illégale, arbitraire et contraire à toutes les lois. Nous disons que notre Constitution est violée ».
Le prési du RGD, ancien ministre de (l’in)sécurité s’est également insurgé contre la disparition d’un opposant à Kindia après le passage du prési Alpha Grimpeur : « S’il est arrêté, il doit être conduit devant les autorités judiciaires. On ne peut pas le garder longtemps ou le considérer comme disparu. C’est extrêmement grave, alors que le peuple de Guinée veut aller vers l’Etat. Nous nous replongeons dans des situations de séquestration, de violation du principe de la légalité. J’en appelle à l’intervention rapide et vigoureuse des autorités pour qu’on mette fin à de telles pratiques ».
Yacine Diallo