Les huissiers de justice de Guinée entrent en grève générale illimitée à compter de ce lundi. Après l’expiration du préavis de grève qu’ils ont déposé chez le ministre de la Justice, Cheick Sako, les huissiers se sont retrouvés ce lundi pour taper du poing sur la table. Leur colère a été ravivée par l’arrestation et la détention ‘‘arbitraire’’ d’un des leurs la semaine passée. Ils ont trois revendications : la signature de statut régissant la profession d’huissier, la suppression de la réquisition et l’arrêt de toute forme d’intimidation, d’arrestation à l’égard des huissiers.  Me Sory Daouda Camara, président de la chambre nationale des huissiers de justice de Guinée : « Nous exigeons la signature du statut régissant la profession d’huissier de justice. Nous sommes le seul corps du département de la justice qui n’a pas de statut. Les huissiers ne sont pas salariés, l’Etat n’a pas à débourser de l’argent après signature du statut. Contrairement aux greffiers qui demandaient et magistrats que leur traitement salarial soit majoré, des avantages financiers. Pour nous, la signature de notre statut n’implique aucune charge financière pour l’Etat. Donc nous ne comprenons pas pourquoi il refuse de le signer ».

Ensuite, les huissiers exigent la cessation de toute forme d’arrestation des huissiers, des interpellations injustifiées, dit-il. « Nous sommes souvent victimes d’interpellations injustifiées ». Ils demandent que cela cesse.

L’autre revendication des huissiers, c’est la suppression de la réquisition du parquet. Ce document qui met la force publique en mouvement. « Lorsqu’il est question d’exécuter par la force une décision de justice, nous prenons un document au parquet, c’est ce document qu’on appelle la réquisition. Mais ce document n’a aucune base légale, aucune loi ne nous l’impose. Lorsqu’il y a la mention exécutoire, les forces de sécurité sont dans l’obligation de prêter leur concours à l’exécution de la décision ». Sauf qu’en Guinée, du moins pour le moment, les huissiers sont obligés de se munir de ce document avant d’aller devant les commissaires de police ou commandant d’escadrons pour requérir les agents. Sinon, il lui sera opposé un niet catégorique. Le hic pour les huissiers est que pour obtenir cette fameuse réquisition, ils passent beaucoup de temps auprès du parquet, alors que le document n’a aucune base légale. « Nous demandons que cette réquisition soit supprimée purement et simplement. Que nous ayons le droit de requérir les forces publiques dès qu’ils ont la mention exécutoire. Ils demandent également que le ministre de la Justice, Cheick Sako s’implique personnellement auprès de la hiérarchie des forces de l’ordre, intercéder pour que les huissiers aient accès aux forces publiques, sans la réquisition.