A la faveur des journées portes ouvertes du 22 et du 23 mai, à l’initiative de la Haute Autorité de la Communication (HAC), l’instance de régulation des médias a démontré ses compétences et ses capacités opérationnelles à ses visiteurs. Le Système de monitoring audiovisuel par internet (SYSMAPI), mis en place en janvier 2017, permet à la HAC d’écouter les médias (radios et télévisions) en temps réel et procéder à l’enregistrement et à l’archivage de tout élément diffusé sur tout le territoire national, au serveur central, à la HAC. Le système couvre toutes les sept régions administratives (26 radios, une télévision) ainsi que la zone spéciales de Conakry (36 radios et 7 télévisions.)

« On écoute une information en temps réel, on procède à l’archivage. Puis les opérateurs d’écoute viennent pour essayer d’interpréter le contenu, parce que quelle que soit l’intelligence de l’ordinateur, il faut que l’être humain puisse interpréter le contenu qui peut être en poular, sosso, maninka, toma, guerzé, etc. Aujourd’hui, nous essayons de faire en sorte que l’instance de régulation devienne une instance intelligente, mais notamment basée sur l’intelligence artificielle », a expliqué Mamadi Keita, le coordinateur du SYSMAPI. Selon lui, ce système permet d’avoir « la mémoire vive et dynamique » de l’Etat, car poursuit-t-il, tout ce qui se passe dans une nation, se retrouve dans les médias, de façon globale. De renchérir : «A retenir qu’en cas de manquement à l’éthique, à la déontologie ou des propos allant dans le sens qui peut déboucher à des soulèvements, à des violences, nous avons des informations exactes qui peuvent servir de preuves judiciaires. » Le Système de monitoring audiovisuel par internet tracte toutes les informations audiovisuelles et les oriente directement sur le serveur central. Au total, il couvre « 63 radios qui sont écoutés 24 h / 24, 7 j / 7 et ces informations sont numérisées et stockées par année, mois, semaine, jour, heure, minute, seconde », ajoute-t-il.

Sékouna Keita, commissaire de la HAC, estime que SYSMAPI intervient pour aider la HAC à se baser sur les vrais contenus diffusés par les médias afin que s’il y a des plaintes ou des réclamations, « nous avons la possibilité de pouvoir isoler l’élément incriminé pour pouvoir l’analyser et de prendre les mesures appropriées conformément à la loi. »

Yaya Doumbouya