Depuis la concession d’une partie du Port autonome de Cona-cris à la société turque Albayrak, la situation reste tendue entre les travailleurs et leur hiérarchie. Ces derniers dénoncent un marché de gré-à-gré et craignent un licenciement de masse. Alors que l’affaire semblait maitrisée par les responsables du Port et du mystère des Transports, le collège syndical a ravivé les flammes ces derniers jours. Albayrak, qui a pris possession du quai il y a un peu plus d’un mois, manquerait de moyens, ne ferait aucun investissement depuis la signature du contrat selon un responsable syndical. Le collège syndical menace même d’aller en grève après le mois de ramadan.

A la direction générale du Port, on tempère : « Albayrak est l’une des plus grosses firmes de construction dans le monde. Ils ont une expérience en matière portuaire et une grosse industrie financière. En matière de trafic, nous sommes en retard par rapport à la concurrence dans la sous-région. Nous risquons d’être un port de second plan. Voilà les raisons de la concession du Port. Les investissements ont déjà commencé, les travaux de la pénétrante ont démarré pour désengorger Kaloum. Il y a un parking de 18 hectares en construction au Port. Nous avons déjà reçu une grue mobile d’une valeur de 4 millions de dollars, des équipements de plus de 10 000 000 de dollars vont arriver au mois de juin. Cheick Touré ne fait que s’agiter parce qu’il n’y a pas de possibilité de licenciement. D’ailleurs il faut penser à d’autres recrutements » explique Ousmane Savané, directeur commercial du Port autonome de Cona-cris.  

Après cette menace de grève, la direction générale a interdit à Cheick Touré l’accès aux installations du Port. On soupçonnerait le bouillant secrétaire gênant du collège syndical d’être l’instigateur des mouvements de protestations dans le secteur portuaire. Ousmane Savané a d’autres explications : « Nous nous sommes basés sur les textes. Tu ne peux pas cumuler deux postes. Tu ne peux pas associer ton mandat de député à une activité professionnelle ».

En 2018, les travailleurs, appuyés par la CNTG, avaient organisé plusieurs actions de protestation au Port autonome de Cona-cris. Histoire de dissuader Alpha Grimpeur et son goubernement de sceller le deal avec Albayrak. En vain !

Yacine Diallo