Il était 12 h 08 min quand Manga Douba Sow, le nouveau président de l’audience, et ses collègues magistrats ont fait leur entrée dans la salle. Aussitôt, il a ordonné à la greffe de faire la lecture de renvoi. Ainsi, il a voulu s’assurer de l’identité des présumés accusés et s’ils ont des avocats, pour éviter de commettre l’erreur de son prédécesseur, Ibou Kalil Diakité.
Au cours de ce contrôle d’identité, trois noms ont attiré l’attention, car les concernés sont en cavale. Ils seront donc jugés par contumace. Autre hic, Mohamed Diallo (présent au tribunal) et Mohamed Cissé (en fuite) sont tous deux connus sous le sobriquet de « Junior ». Le tribunal ne sait plus lequel est entre les mains de la justice.
Le premier, appelé à la barre a fait savoir qu’il est bien Mohamed Diallo « Junior », et que les faits reprochés à Mohamed Cissé ne lui incombent point. Son avocat Me Jean-Baptiste Joukanbé dit ne pas comprendre le renvoi d’un Mohamed Cissé « Junior » : « Mohamed Diallo ne peut pas être Mohamed Cissé. Nous avons donc demandé au président du tribunal conformément à l’article 383 du Code de procédure pénale de vérifier une nouvelle fois ».
Cette demande a fait réagir Me Salifou Béavogui, avocat de la partie civile qui estime que ce problème d’identification n’a pas lieu d’être : « Cette question a été réglée bien avant ce jour. Mohamed Diallo « Junior » était en cavale, les pièces du dossier en font foi. Lorsque le mandat d’arrêt a été lancé, son identité n’était pas connue. C’est après son arrestation à N’Zérékoré puis son extradition qu’il a donné son identité. Dans ce cas, il n’y a plus de doute, nous avons à faire à Mohamed Diallo ».
Les avocats des deux parties ont souhaité la délocalisation du procès, qui a été renvoyé au 19 fevrier 2018.