L’opposition respire-lacrymogène appelle ses militants à observer une journée ville-morte ce lundi 12 mars dans la capitale Conakry et les préfectures voisines. Histoire, dit-elle, de protester contre la fraude organisée par le parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel lors des sélections munici…pâles du 4 février dernier et d’exiger les résul…tares sortis des urnes. Sur l’axe Sonfonia-Enco5, le mot d’ordre est presque suivi à la lettre. Boutiques et magasins pratiquement fermés, quelques stations-service barricadées. La circulation fortement perturbée, seuls les motards osent mettre le nez dans certains endroits. La crève syndicale aidant, les écoles sont restées bouclées. Même les établissements privés dont les petits intellos avaient pour habitude de s’y rendre sans uniforme ne sont pas hasardés dans cette zone.
Vers 7h déjà, les jeunes ont commencé à régner en maître, empêchant toute circulation et intimant aux taxis de rebrousser chemin. Certains n’hésitaient même pas à s’en prendre aux civils qui tentaient de ramener le calme : « Ils n’ont aucune leçon de morale à donner à quelqu’un. S’il veulent qu’il y’ait la quiétude, qu’ils partent dire à Alpha Condé de ramener les suffrages qu’il a volés. On ne le laissera plus faire » martèle un jeune à la T5.
Les flics en nombre réduit, ont essayé de ramener les jeunes à la raison, en vain : « Si vous voulez observer la ville-morte, restez à la maison. Mais vous n’avez pas droit d’empêcher les autres de suivre leurs affaires. On acceptera pas la pagaille » déclare un flic. Peu après, des courses-poursuites ont été engagées pendant un bon bout de temps avant que les bidasses ne réussissent à ramener le calme, mais la circulation est toujours perturbée. Et la tension reste palpable. Pour le moment, flics et jeunes continuent à se regarder à distance.