A l’issue d’une longue séance de négociation nocturne et ultime, tenue au Palais du peuple à Cona-cris le mardi 13 mars, le syndicat libre des gents-saignants et chercheurs de Guinée (SLECG), piloté par Aboubacar Soumah, a suspendu son mot d’ordre de crève lancé le 12 février dernier sur toute l’étendue du trottoir national. Alia Camara, l’inspecteur général du travail dans ce pays de l’oisiveté, a aligné les quatre points de l’accord entre le syndicat et le pouvoir. Ils portent sur :
– La levée de la suspension de l’ex rebelle et ci-devant secrétaire général confirmé du SLECG, Aboubacar Soumah. Qui passe non pas sous mais sur le mât aux yeux de ses nombreux camarades et fans et peut-être aussi sa propre petite famille puisqu’il percevra ses arriérés de salaire ;
– Les 30% restants seront payés ainsi qu’il suit : « fin mars 2018 avec effet rétroactif (à compter du 1er janvier 2018 pour les enseignants en activité; et novembre et décembre 2017 pour les retraités) ; »
– « Un couloir de négociations sera ouvert » du 2 au 25 mai prochains pour fixer le salaire de base des enseignants « à huit millions de francs guinéens.» Pourvu que personne ne s’y perde.
– Tous les enseignants mutés, mâtés ou demis de leurs fonctions pour cause de grève seront remis en scelle.
– « Nul ne sera sanctionné ou poursuivi pour avoir participé à la grève. » En termes clairs, une impunité totale est accordée aux ex-rebelles de la craie et de la dèche. Ce point semble salutaire parce que la grève, bien qu’illégale, avait été médiocrement suivie par la quasi-totalité des enseignants.
Heureusement qu’il reste encore des sages dans ce pays.