Dans la commune de Matam, à l’exception de quelques écoles privées qui tentent timidement de reprendre les cours, tous les autres établissements sont encore fermés. C’est le cas notamment des deux grands lycées de la commune. Au lycée Bonfi, les gens-saignants, ragaillardis par leur ‘’victoire’’ étaient au grand complet. 22 bouffe-la-craie présents sur les 22 programmés. 14 encadreurs sur les 16 programmés ont pointés. Mais les petits intellos continuent à faire les vacances, seulement une douzaine était dans la cour : « Les autorités savaient que les cours ne pouvaient pas reprendre dans ce contexte avant lundi. Mais vu la pression, ils ont voulu obtenir des résultats. Ils voulaient que les manifestations s’arrêtent. De toutes les façons les enseignants sont maintenant fin prêts parce que nous avons obtenu ce que nous voulions » explique un bouffe-la-craie. Même configuration au collège Bonfi. Là aussi bouffe-la-craie et encadreurs ont répondu à l’appel. Tous les gens-saignants programmés étaient là, les apprenants eux ont brillé par leur absence. Les dix qui se sont présentés ont passé la matinée à assainir les classes. Histoire de les préparer pour la journée du lundi, disent les responsables.
 Au lycée 1er mars, la situation n’est pas meilleure. Aucun élève n’était visible, d’où la colère d’un encadreur : «  La Guinée est un pays de paradoxe. Les parents d’élèves passent la semaine dans la rue pour réclamer le retour de leurs fils à l’école, maintenant ils nous disent qu’ils attendent lundi. Et après ils seront les premiers à plaider pour un allongement du calendrier scolaire ». En attendant les classes restent fermées.