Deux jours après sa désaffiliation de l’USTG, le SLECG d’Aboubacar Soumah a vu son siège attaqué. Dans la matinée de ce 8 août, vers 6 h, un groupe de personnes venues à bord d’un minibus, selon un témoin a investi les locaux de la centrale syndicale. Portes défoncées, vitres brisées, imprimantes, ordinateurs et postes téléviseurs détruits, documents déchirés et jetés par terre, tables et fauteuils renversés, telle est l’image que présentait le siège du SLECG ce matin. Sur l’identité des vandales, les responsables du SLECG sont sans équivoque. Aboubacar Soumah accuse Soul Sy Savané et son groupe d’être derrière cette affaire : « C’est le gardien qui m’a appelé pour me dire que notre siège est attaqué par des loubards commandités par Souleymane Sy Savané. Les loubards ont clairement dit que c’est lui qui les envoie. Il y avait dans ce groupe un certain Aboubacar Kaba, suivi plus tard par Kadiatou Bah qui est venue observer comment les choses se passaient ».
L’affaire a rapidement été portée devant le tribunal de première instance de Dixinn. Les responsables du SLECG ont fait appel à un avocat et une plainte est déjà déposée contre le groupe de Sy Savané. Mais ce n’est pas tout, le secrétaire gênant du SLECG menace d’appeler au boycott des cours à l’ouverture des classes si les commanditaires ne sont mis aux arrêts : « Notre avocat est venu avec un huissier de justice. Ils ont fait le constat et nous avons porté plainte contre Souleymane Sy Savané, Kadiatou Bah et Aboubacar Kaba qui n’est même pas enseignant. Nous attendons la réaction de la justice. S’ils ne sont pas condamnés pour ces faits, nous allons mobiliser tous les enseignants et il n’ y aura pas d’ouverture des classes ».
Dans cette attaque, les vandales auraient laissé derrière eux une moto et deux individus seraient identifiés. Mais Kadiatou Bah, secrétaire gênante de l’autre version du SLECG et accusée elle aussi d’être impliquée dans l’affaire réfute ces accusations : « Le siège du SLECG n’a jamais été attaqué. Il était mis sous scellé depuis janvier 2018, mais des individus se réclamant du SLECG n’ont pas respecté la consigne de la justice. Aujourd’hui nous avons décidé de venir vers notre siège pour voir comment ça évolue là-bas. Aboubacar Soumah a envoyé ses loubards nous jeter des cailloux. Nous voulions le dialogue, mais maintenant nous allons relancer notre plainte ».
Sidiki Marrant soutient Soumah
En fin de matinée, le secrétaire gênant adjoint de l’UGTG Aboubacar Sidiki Marrant, lui aussi en froid avec ses camarades de l’USTG, s’est rendu sur les lieux pour apporter son soutien à Aboubacar Soumah. Il appelle à la fermeté : « C’est un recul que notre pays est en train d’enregistrer. C’est une chose qui est lamentable parce que nous pensions que nous avions à faire à des intellectuels. Nous allons convoquer une réunion de crise pour prendre des décisions qui s’imposent. Nous avons appris que quelqu’un aurait menacé de s’attaquer au siège du SLECG dans une radio de la place. C’est une guerre entre les syndicalistes parce que rien n’a été emporté, tout a été cassé ». C’est reparti pour une nouvelle guerre entre factions rivales du SLECG.