La FESABAG, Fédération Syndicale Autonome des Banques et Assurances de Guinée, paye-t-elle pour sa non participation à la lutte contre l’augmentation du prix du car-brûlant de juillet dernier ? C’est la question que bien de travailleurs des institutions bancaires et autres micro finances se posent. Ce mardi, 9 octobre, travailleurs et responsables syndicaux du secteur se sont retrouvés en assemblée générale devant le siège de FBNBank, au Boulevard Diallo Tely, dans la commune de Kaloum. Objectif, faire l’état des lieux des négociations entre l’APB, l’Association des professionnels des banques et la FESABAG sur les mesures d’accompagnement qui auraient été promises aux travailleurs, après qu’ils aient refusé de se joindre à la crève du mouvement syndical. Mais aussi dénoncer le comportement de certains responsables de banques qui se livreraient à des licenciements abusifs et discuter de l’opportunité d’une crève dans le secteur bancaire pour contraindre leurs patrons à lâcher du lest.
Le 1er juillet dernier, le goubernement du Cas-sorry a fait grimper le prix des produits pétroliers à la pompe de 25 %. Une nouvelle qui est tombée comme un cheveu dans la soupe chez les citoyens et dans le monde syndical. Ces derniers dénoncent alors une décision unilatérale qui aurait des graves répercussions sur la vie de la pauvre population. Les jours qui ont suivi, l’inter centrale CNTG-USTG avait appelé à plusieurs grèves pour amener les autorités à revenir sur leur décision. Sans succès. La FESABAG, pourtant affiliée à l’USTG s’était publiquement désolidarisée du mouvement. La cause, elle ne se sentait pas à l’aise avec la façon d’observer le mot d’ordre (grève perlée). Les responsables de la FESABAG étaient également en froid avec ceux de l’USTG. Les autorités, notamment de la Banque centrale et l’APB ont bondi sur l’occasion, en promettant à la FESABAG des mesures d’accompagnement ‘’conséquentes’’ au cas où cette dernière ne participe pas à la crève. Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, aucune promesse n’est tenue. Des démarches sont entamées par la FESABAG pour rappeler aux patrons des banques leurs engagements. Même le patron de la Banque centrale se serait impliqué, mais en vain. L’APB aurait tout simplement nié avoir pris des engagements. On se dirige désormais vers le bras de fer : « Nos patrons, y compris le gouverneur de la Banque centrale ont promis après la grève des autres des mesures d’accompagnement. Aujourd’hui cette promesse est trahie. Nous voulons que les choses changent. A compter d’aujourd’hui nous allons déposer un préavis de grève pour faire respecter les promesses qui ont été tenues » déclare Abdoulaye Sow, secrétaire gênant de la FESABAG.

La FBNBank dans l’œil du cyclone

Le choix de tenir l’assemblée générale devant le siège de la FBNBank n’est pas fortuit. Cette banque est accusée de tous les noms d’oiseaux, exploitation des travailleurs, licenciement abusif, violations du code du travail…la liste n’est pas exhaustive : la directrice générale de la Banque ne parlerait pas français et les ressources humaines seraient dans les mains d’un Congolais, une chose qui serait contraire à la loi. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est le licenciement, dit-on, sans motif de Mabinty Sylla, syndicaliste : « Il y a des banques en Guinée qui n’ont aucun respect pour les lois de la république. Des patrons qui n’ont aucun respect pour la signature de nos autorités et qui méprisent les travailleurs. Vouloir licencier un syndicaliste malgré l’opposition de l’Inspection générale du travail ? Mabinty est titulaire d’un master II. Il faut qu’elle soit restaurée dans ses droits et que les lois de la république soient respectées » conclut Abdoulaye Sow. La balle est dans le camp des patrons des institutions bancaires.