Le 14 février, le gouvernement guinéen annonçait la résurgence de la fièvre hémorragique à virus Ebola dans la préfecture de N’Zérékoré. Les dernières statistiques font état de cinq décès et de neuf personnes cas  hospitalisés à N’Zérékoré et à Conakry. On dénombrait 125 contacts à la date du 14 février, 115 à N’Zérékoré et 10 à Conakry.

Pour circonscrire la maladie, les autorités guinéennes ont annoncé une série de mesures, notamment dans la sous-préfecture de Gouécké d’où est partie la maladie. Dans un communiqué de la Présidence publié lundi soir, Alpha Condé a annoncé : « Les marchés hebdomadaires, les cérémonies religieuses et traditionnelles nécessitant des regroupements pour une durée de 30 jours. Un délai renouvelable si la nécessité s’impose. Le gouvernement exige également des enterrements dignes et sécurisés de tous les cas de décès confirmés et suspects/probables par les équipes habilitées. La déclaration aux autorités sanitaires et administratives de tous les cas de décès. L’interdiction des regroupements de plus de cinq (5) personnes. La mise en place par les services de santé et de sécurité des barrages de contrôle sanitaire (prise de température, recherche des symptômes et des contacts) aux entrées et sorties de la sous-préfecture de Gouécké. L’isolement et le suivi de tous les malades et de leurs contacts ».

Pour la commune urbaine de Nzérékoré, les autorités guinéennes interdisent les cérémonies religieuses et traditionnelles : « nécessitant des regroupements pour une durée de 30 jours renouvelable si nécessaire. Elles exigent un enterrement digne et sécurisé de tous les cas de décès confirmés et suspects/probables par les équipes habilitées, une déclaration aux autorités sanitaires et administratives de tous les cas de décès. La mise en place par les services de santé et de sécurité des barrages de contrôle sanitaire (prise de température, recherche des symptômes et des contacts) aux entrées et sorties de la commune urbaine de Nzérékoré. L’isolement et le suivi de tous les malades et de leurs contacts ».

Le gouvernement précise que l’Agence nationale de sécurité sanitaire, ANSS, mettra à la disposition des ménages des localités concernées des dispositifs de lavage des mains. Pour les ménages isolés,  un accompagnement (denrées alimentaires et frais de condiments) serait attendu.

La Guinée qui veut capitaliser sur ses expériences passées mise également sur la livraison dans les prochains jours de doses de vaccins. Le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé, Georges Alfred Ki-Zerbo, dit être en contact avec le bureau régional de Brazzaville et le siège à Genève à cet effet. S’il loue l’expérience guinéenne, le professeur Ki-Zerbo alerte sur la complexité de la situation due à la pandémie de Covid-19 et d’autres maladies en Guinée. « Il faut tenir compte de la complexité liée à une riposte double et même plus, avec la fièvre jaune à Koundara, près de la frontière du Sénégal et des flambées de poliomyélite qui sont en train d’être gérées avec des campagnes de vaccination. Les problèmes de santé sont nombreux, le système de santé reste fragile par leurs dimensions. Il ne faudrait pas banaliser la situation bien au contraire, mais il faut tirer toutes les leçons pour les réappliquer au contexte actuel, surtout celle relative à l’engagement communautaire dans les foyers affectés dès le départ, pour s’assurer que la perception des communautés, leur sensibilité et ses approches de solution sont prises en compte ».

Surtout qu’il se murmure que des cas contacts se seraient déjà enfuis vers Lola.

Yacine Diallo