Le jeune président français est vraiment tombé dans « le piège africain » pour paraphraser Antoine Glaser. Macron menace de retirer les troupes françaises du Mali parce qu’il dénie toute légitimité à la junte malienne. Au même moment, il adoube le fils Deby au Tchad dont l’avènement au pouvoir a été cautionné, célébré et imposé par Macron en présence de chefs d’Etats du G5 Sahel au « garde à vous » avec un silence assourdissant, mais compréhensible, des organisations africaines, régionales et sous régionales. L’Union Africaine attendra que la cause soit entendue pour se fendre d’un communiqué ridicule.

Faut-il rire ou pleurer de cette instrumentalisation de l’Afrique francophone et de ses « dirigeants » ? Paris et l’Union Européenne acceptent et font du fils Deby leur « chouchou », mais nous parlent de manque de légitimité et de risque d’islamisme radical » à propos du Mali. Ce deux poids deux mesures est insoutenable, insultant et révoltant.

L’Afrique va-t-elle continuer à subir ces humiliations après plus de 60 ans de souveraineté que ses «dirigeants» majoritairement illégitimes, si prompts à mettre en exergue «la souveraineté» de leurs pays dès qu’ils sont indexés par des institutions des droits de l’homme pour leurs dérives autocratiques et tyranniques ? Du coup, Macron devenu menaçant, les chefs d’Etats de la CEDEAO décident de suspendre le Mali de ses instances. «Porototo», dirait l’autre. Un peu de décence ! Le tribunal de l’histoire sera implacable.

LB