Plus de 10 mois après le conflit inter-ethnique qui a opposé Toma et Toma-Manian à Macenta, le procès des accusés tarde à se tenir. Au total, 37 personnes sont en prison. Elles sont poursuivies pour assassinat, incendie, destruction, détention illégale d’armes.

Selon Maître Théodore Michel Loua, avocat de la défense, le juge d’instruction a fini son travail depuis le 28 juin dernier et a renvoyé le dossier devant le procureur, pour la tenue du procès. «Malheureusement, trois mois ont passé, aucun jugement n’est encore programmé. Selon les autorités judiciaires de Macenta, le procès doit être délocalisé. Faute de moyens, le procès n’est pas programmé». Il a indiqué que c’est à cause de la sensibilité du dossier que les autorités sont obligées de le délocaliser. «Nous demandons aux autorités de mettre les moyens à la disposition de la justice pour que le procès se tienne enfin. Nous voulons qu’il y ait le procès pour que ceux qui sont innocents soient libérés, ceux que la justice estime coupables, que la justice prenne la décision qui s’impose», estime Me Loua.

En décembre 2020, les communautés Toma et Toma-Manian se sont affrontés à Macenta à cause de l’intronisation du Patriarche de leur ville par les Toma. Une nouvelle maison avait été construite à cet effet. La veille de la cérémonie, les Toma-Manian opposés à cette intronisation ont exprimé leur mécontentement. La manif a basculé en violences entre les deux communautés qui s’étaient livrées à une bagarre rangée, avec des armes blanches. Le était triste : morts, dégâts matériels, incendies et blessés. Officiellement, le gouvernement d’alors avait annoncé 11 morts. Des sources locales, elles, parlaient d’une vingtaine de morts. Les ONG de défense des droits humains avaient condamné ces violences.

Ibn Adama