Comme il fallait s’y attendre, le miracle ne s’est pas produit pour la Guinée au Maroc. Engagé dans le Groupe I des éliminatoires du Mondial Qatar 2022 avec la Guinée-Bissau, le Maroc et le Soudan, le Syli national n’a été que l’ombre de lui-même. Avec à la clé, un piètre bilan provisoire : trois points en quatre rencontres disputées contre la Guinée-Bissau, le Soudan (aller-retour), et le Maroc hier mardi, 12 octobre.
Troisième du Groupe I, dominé par le Maroc, bien des Guinéens espéraient qu’à la faveur de sa confrontation hier contre le Maroc, le Syli national aurait eu un sursaut d’orgueil, pour faire amende honorable. Au grand dam de ses supporteurs, rien n’en n’a été, les Lions de l’Atlas ont tout simplement confirmé leur statut de favoris de ce Groupe.
Après un round d’observation, les hommes de Vahid Halilhodzic appuyaient sur l’accélérateur, à l’image de ce débordement du remuant Mmaee conclu par une frappe de Louza au-dessus, puis de ce coup franc rapidement joué par Hakimi et qui voyait El Kaabi se faire contrer à bout portant. Logiquement, la défense guinéenne finissait par plier sur un centre d’Hakimi suivi d’une tête de Mmaee sur la barre, reprise victorieusement par El Kaabi à bout portant (0-1, 21e).
A la peine, le Syli national parvenait toutefois, contre toute attente, à égaliser dix minutes plus tard sur une récupération haute de Kane qui décochait une frappe sèche déviée par Saiss et qui surprenait Bounou (1-1, 31e).
Ce but faisait mal au moral des Marocains, dès lors battus dans les duels et trop brouillons dans leurs transmissions. Au moment où on s’y attendait le moins, les locaux reprenaient pourtant les devants à la faveur d’un coup de pied arrêté lorsque Louza, sur coup franc, trouvait la tête de Chakla qui remisait victorieusement vers Amallah, entré en jeu suite à la blessure de Barkok (1-2, 42e).
De quoi frustrer les Guinéens et Naby Keita qui était tout heureux de s’en tirer avec un simple carton jaune, malgré un coup de pied adressé par dépit dans le tibia d’Amrabat avant la pause. Au retour des vestiaires, les hommes de Kaba Diawara (présent sur le banc en l’absence du sélectionneur Didier Six, toujours hospitalisé), poussaient, mais Saiss et Bounou signaient deux interventions décisives.
Encore une fois, alors que le Maroc n’était pas au mieux dans le jeu, la délivrance intervenait sur coup de pied arrêté : sur corner, Louza réussissait une belle combinaison et trouvait Amallah, auteur d’un doublé sur une reprise puissante (1-3, 65e). Si Mmaee échouait ensuite face à Aly Keita, Boufal, entré en jeu, finissait par conclure le festival, malgré sa bicyclette un peu ratée sur un centre de Fajr (1-4, 89e). Un résultat qui scelle le sort de la Guinée et de la Guinée-Bissau, éliminées comme le Soudan.
Quel avenir pour le Syli national ?
Avec cette lourde défaite concédée au Maroc (1-4) au compte du match aller des éliminatoires du Mondial Qatar 2022, il s’agit désormais de tirer les enseignements de cette épreuve et se projeter sur les phases finales de la CAN du Cameroun. Nous avons toujours en mémoire, notre élimination sans gloire à la dernière édition de la CAN disputée en Egypte en 2019. En dépit des deux dernières journées, programmées les 11 et 14 novembre prochain, avec la certitude de notre élimination, à court et moyen terme, qu’est[H1] – ce qu’il y a lieu de faire ? Est–il possible de bâtir une équipe véritablement compétitive susceptible de nous représenter honorablement au Cameroun, pour le temps qui reste ? Autant de questions et bien d’autres que le prochain ministre des Sports et l’administration publique auront à répondre.
Thierno Saïdou Diakité