Huitième jour du procès des massacres du 28 septembre 2009, Marcel Guilavogui est à sa troisième comparution à la barre. Il maintient qu’il n’est jamais allé au stade du 28 septembre en 2009. Répondant aux questions de son avocat Maître Salifou Béavogui, l’accusé affirme que sa mission était de sécuriser le Président Moussa Dadis, qu’il n’est ni gendarme, ni policier pour participer à un maintien d’ordre. « Monsieur Marcel du 28 septembre au 3 décembre 2009, est-ce que la hiérarchie militaire vous avait interpellé par rapport aux événements du 28 septembre 2009 ? Est-ce que si vous étiez impliqué, le Président Moussa Dadis allait vous protéger ? », lui questionne son avocat. « Non, il allait me mettre à la disposition de la justice », répond-il.
Le procureur a demandé à l’accusé combien de temps a-t-il passé à la clinique. Marcel Guilavogui répond : « 4h et j’ai demandé à rentrer. » Cela veut dire que votre blessure était légère, lui fait remarquer le procureur. «C’est vous qui le dites », rétorque l’accusé. Le procureur a affirmé qu’il a adressé un courrier à la clinique Ambroise Paré le 17 octobre 2022 qui a confirmé que Marcel y était du 20 et 21 septembre 2009. Mais que c’est lui-même qui avait refusé l’hospitalisation. Le procureur conclut que c’est parce que son état n’était pas grave. L’accusé réplique que c’est pour éviter de frustrer le président Dadis.
Le procureur a présenté un rapport médical, les avocats de la défense estiment que la présentation de ce document à cette phase du procès est déloyale. Et ils demandent que le rapport soit écarté. Maître Alpha Amadou Ds Bah, avocat de la partie civile, a rappelé que Marcel a dit qu’il a fait l’accident le 27 septembre 2009, soit la veille des évènements du 28 septembre. «Je n’ai pas dit cela. Je ne me souviens pas », s’empresse de répond l’accusé. « Votre langue était-elle coupée ? » « Ma langue était coupée », répond l’accusé. Le médecin a dit que votre langue n’était pas complètement coupée. (A suivre)
Ibn Adama