Lors d’un séjour en dehors de notre pays, j’ai remarqué un vigile (agent de sécurité) du bâtiment où je me rendais chaque matin pour des rendez-vous professionnels. Il était tout le temps joyeux en saluant les personnes qui entraient dans le bâtiment. Un jour je me suis arrêté pour lui dire que j’admirais sa joie contagieuse qui me semble refléter son amour pour son travail.

Il me répond en me disant ceci : “Monsieur, j’aime mon travail et mon patron. C’est grâce à cela que je fais vivre ma famille. Je suis le premier contact physique pour tous ceux qui entrent dans ce bâtiment. Quelle que soit la raison de leur visite, je pense qu’ils contribuent à faire évoluer cette entreprise. Et moi, si elle ne marche pas bien, je risque de perdre mon boulot. Alors j’ai le devoir de contribuer à son développement car je fais partie de ceux qui doivent le faire…”

Parfois, rien qu’à travers une conversation ordinaire, l’on peut comprendre si une personne est passionnée ou non par son travail. Si à la question de savoir comment ça se passe au boulot, les réponses varient entre “on s’accroche” “on est là” « c’est quoi » ou un “ça va”, souvent violemment exprimé, il y a de quoi se douter de l’implication de soi dans l’environnement professionnel.

En fait, de telles attitudes donnent l’impression que les gens font les choses malgré eux. Soit parce qu’ils ont envie d’être vu comme étant occupés soit ils se disent qu’ils n’ont pas d’autres alternatives ; alors que ni l’un ni l’autre ne permet de faire évoluer une carrière. Finalement la frustration bloque la capacité de se projeter et sème le doute en la personne. Le fatalisme s’impose en elle et l’argument du destin justifie tout le reste.

Sinon 18 ans d’études seraient suffisants pour préparer un cerveau créatif ou à défaut faire usage de sa bonne éducation sociale pour affronter la vie sous plusieurs angles.

Aliou Bah Model – MoDeL