Les Forces vives de Guinée appellent une nouvelle fois le populo à descendre dans la rue, le 17 et le 18 mai. Elles comptent ainsi pousser la junte à répondre favorablement à leurs différentes revendications. Sur l’Axe Enco5-Wanindara-T6, un calme précaire y règne.

La semaine dernière, le quartier Wanindara vibrait au rythme des échauffourées entre manifestants qui répondaient à l’appel des Forces vives de Guinée et farces de l’ordre. Ce 17 mai, la zone est calme. Il n’y a l’ombre d’aucun manifestant sur la voie principale. Pas non plus de regroupements à l’intérieur du quartier. Entre les ronds-points Enco5 et T6, pas moins d’une vingtaine de véhicules, la plupart de l’armée, sont visibles. Au Carrefour-marché, coin le plus chaud de Wanindara, à la place des flics et des pandores, ce sont des bidasses, joujoux en main, qui sont en première ligne. Même scénario au rond-point de la T5 où huit véhicules dont 5 de l’armée veillent sur la zone. Ils empêchent tout regroupement. Fait inhabituel, des véhicules de l’armée sont aujourd’hui visibles même entre la gendarmerie de Wanindara-rails et le rond-point de la transversale N°6 (T6).

Au rond-point de la T5, 3 pick-up de la BAC à la T5 et d’autres teufteuf de l’armée (blindés, pick-up 12-7). Ils sont près d’une dizaine à faire des des va-et-vient par-ci, par-là, avec des agents à bord, armés jusqu’aux dents.

Dans cette zone, les activités commerciales sont paralysées. Seuls quelques étalagistes sont à Enco5. La circulation, elle, est très fluide.

A Wanindara, ce n’est pas la militarisation de la zone seulement qui aurait effrayé les manifestants. Depuis hier, des notables du quartier sont à pied d’œuvre pour dissiper la tension. Une réunion avec des jeunes leaders du quartier, dans la matinée de ce mercredi, aurait abouti à la renonciation de toute forme de violence dans le quartier. Les sages auraient également obtenu des farces de défense et de sécu-raté que ces dernières restent seulement sur la voie principale. Eux, ils se chargent de l’intérieur du quartier : « Nous en avons marre de ce qui se passe ici. A Wanindara, ce ne sont pas nos enfants qui manifestent. Des jeunes viennent d’ailleurs pour foutre la pagaille. Nous avons décidé de nous lever pour dire : stop ! On a dit aux forces de l’ordre de rester sur la route principale, nous allons nous occuper du quartier», déclare Amadou Bah, l’un des sages du quartier.

Yacine Diallo