L’assemblée générale ordinaire de l’Association des magistrats de Guinée s’est tenue le 27 juillet, dans l’enceinte de la Cour d’appel de Cona-cris. Les hommes en robe noire ont planché sur les maux qui assaillent leur secteur, tout comme sur la tension avec leur département.

C’est un secret de polichinelle. L’AMG (Association des magistrats) et Alphonse Charles Wright entretiennent des relations plus que tendues. Les magistrats ne gobent pas que le Garde des Sceaux mette systématiquement à la place publique les sanctions qu’il prend contre eux. Ils pestent aussi contre les suspensions intempestives qui les frappent depuis que Charles Wright est à la tête du département de la Fustige. La tension était telle que le ministre a pris la responsabilité sur lui de sanctionner Mohamed Diawara, prési de l’AMG.

Mais l’heure semble désormais à la détente. Après le Garde des Sceaux, c’est l’Association des magistrats de Guinée qui cherche à tempérer. Les magistrats ont organisé leur assemblée générale ordinaire pour, disent-il, parler de valeurs, de textes qui régissent l’AMG et de l’avenir de la justice guinée-haine. Ils ont aussi bavardé sur leurs statuts et règlements intérieurs.

Mais la question qui aurait cristallisé les débats ne serait autre que le différend entre l’AMG et le garde des Sceaux. Une grande partie des hommes en robe aurait émis le souhait d’apaiser les relations avec le département de la Fustige : « Entre magistrats, nous nous sommes dits les quatre vérités. Nous avons évoqué le cas des magistrats qui sont suspendus. Nous avons estimé que sans le concours de chaque magistrat, on ne peut pas apporter une réforme qui sied. Nous nous sommes dit que l’AMG seule ne peut pas évoluer à vase clos. Il en va de même pour le ministère de la Justice et le Conseil supérieur de la magistrature. Il faut une synergie d’actions pour que les choses se passent à merveille», explique Mohamed Diawara, prési de l’AMG.

Pour ce qui est de la guerre d’égo entre Charles Wrong et lui, Mohamed Diawara relativise : « Ce n’est pas une question de personnes, mais de valeurs. Peut-être qu’on peut dire que je suis trop rigoureux avec les textes de lois…mais pour moi, il faut cela pour une bonne dose de probité morale. Pour moi, le magistrat doit être loyal aux lois de la République. C’est une question interne, mais nous avons tous intérêt à ce que l’institution judiciaire guinéenne fonctionne normalement ».

S’agissant du toilettage des textes qui régissent leur association, les magistrats ont décidé de la mise en place d’une commission de neuf personnes. Elles ont 15 jours pour réexaminer et présenter de nouveaux statuts et règlements intérieurs pour adoption.

Yacine Diallo