A côté des laïus et autre prototo-cole lors de l’installation d’El Hadj Alsény Barry, prési de la Coordination des fulɓe et Haali pular de Guinée le dimanche 22 octobre à Cona-cris, y avait le côté festif. Notamment, le  Slam, la prestation des arts-tristes et le défilé de mode montrant ainsi la tradition et les valeurs culturelles du Fouta. Des invités venus à travers le monde ont assisté à cette revalorisation de la culture peule et se sont ressourcés.

Au Fouta, chaque catégorie sociale est respectée et elle a sa place dans toutes les cérémonies. D’ailleurs, sa présence est obligatoire pour qu’elles soient grandioses et festives. Il s’agit des « gnégnoubè », comprendre (hommes de métiers), des farba (maître-griot, héraut), les gnamakala ou nalankobè (les artistes, les musiciens). Dans le Fouta, chacune de ces catégories sociales a son guebhal (part de nourriture, d’argent) prévue dans la cérémonie. Ne pas le prévoir est une erreur, voire une faute. Puisqu’il n’y a pas de basse classe au Fouta, chacun a le respect dû à son rang. Même si d’aucuns aujourd’hui ont tendance à l’oublier ou à le négliger. Jusqu’à présent, au cours des cérémonies de mariage, de baptême et autres évènements culturels, il y en a qui prévoient le guébal des « hommes de métier ».

 Ainsi donc à la cérémonie d’intronisation d’El Hadj Alsény Barry, les artistes ont eu une place de choix. Ils y ont égayé le public par des chants et danses, dans un accoutrement propre au Fouta. Comme ils savent bien le faire, ces hommes et femmes de culture ont loué le chef et raconté l’histoire du Fouta-Djalon. Le farba est celui qui galvanise et donne de la force au chef. D’où le discours de vérité d’El Hadj Alsény qui a rappelé chacun à la discipline.

Avec les instruments comme le gueguerou, le tambin (flûte traversière propre du Fouta-Djalon), le jimberou (tam-tam), les laala (castagnettes), les gnamakala ou  naalanko (musiciens ambulants, griots), ont bien fait danser la foule sur des musiques dédiées à la diversité dans le Fouta, notamment son caractère cosmopolite, l’acceptation de l’autre et sa place dans la promotion de l’unité nationale. « Aujourd’hui, c’est la fête de la culture », avait lancé un artiste.

Farba Abass, fin connaisseur de l’histoire du Fouta a expliqué  que cette partie de la Guinée est d’un mélange culturel extraordinaire. « Après la bataille de Talansan en 1725, suivie de la création des Diwés (provinces) et l’implantation de l’islam, les foutaniens ont vécu dans l’harmonie avec toutes les communautés (…) ».

Comme pour dire que la promotion des valeurs culturelles doit être perpétuée, pour que la jeune génération le sache et que personne ne soit complexé de sa catégorie sociale, ce qui pourrait éviter les préjugés.

Ibn Adama