Alors que les stades des premières rencontres de cette CAN 2024 sont, pour certaines rencontres, clairsemés, le public s’interroge. Les billets ont-ils effectivement été vendus, comme l’assuraient les organisateurs la semaine dernière ? Lundi soir, la CAF et le Comité d’organisation de la CAN ont diffusé un communiqué, pour répondre à cette polémique.

Avec 38 000 spectateurs annoncés samedi au match d’ouverture Côte d’Ivoire-Guinée Bissau et 8 500 pour le match Nigeria-Guinée équatoriale dimanche au stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpe, les jauges affichées ce week-end sont en dessous des objectifs escomptés par le Comité d’organisation de la CAN (Cocan).

Une situation qui perturbe le public, et notamment les personnes qui affirment ne pas avoir pu acheter de ticket. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Ivoiriens dénoncent la responsabilité de personnes ayant acheté des dizaines de billets en ligne pour spéculer, mais qui n’ont pas réussi à les revendre à temps. Certains billets étant parfois proposés à des prix dix fois supérieurs aux tarifs initiaux.

« Des défections de la part des collectivités et des entreprises »

À l’origine, « tous les billets étaient vendus pour le match d’ouverture », affirme un responsable du Cocan. Mais, poursuit cette source, « il y a eu des défections de la part des collectivités et des entreprises qui ont commandé des achats groupés ». « Ces billets ont donc été remis à la vente à la dernière minute », ce qui explique les sièges vides dans le stade, conclut cette source, qui ne précise pas le volume de ces tickets remis en vente.

À Bouaké ce lundi 15 janvier, des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montraient le maire de la ville Amadou Koné en train de distribuer des billets gratuitement pour tenter de remplir le stade de la Paix et ses 40 000 places pour le match Algérie-Angola. Des dizaines de personnes faisaient la queue pour tenter d’obtenir gratuitement le précieux sésame. Au final, 19 000 personnes ont assisté à la rencontre, selon les chiffres officiels.

Si les tribunes des autres affiches sont également souvent clairsemées, c’est aussi parce « qu’il y a un engouement pour l’équipe nationale et le pays hôte, mais les autres matches n’attirent pas les foules », constate une autre source au Cocan. « Avec les crises politiques, cela fait une quinzaine d’années que les Ivoiriens boudent les stades, cela prend du temps à revenir », relève un expert.

« Des résultats dans les 48 heures »

Face à la polémique qui monte sur la question des billets en Côte d’Ivoire, le Premier ministre Beugré Mambé a dû monter au créneau. « Nous prenons les choses en main et vous verrez les résultats dans les 48 heures », a-t-il assuré, tout en précisant toutefois la billetterie était « l’affaire de la Confédération africaine de football (CAF) ».

Dans une note adressée à la presse, la CAF et le Cocan ont annoncé vouloir « rassurer la population sur les mesures prises afin de garantir un accès facilité à la billetterie de la compétition ». Ils assurent notamment que les billets réservés aux supporters étrangers ou aux entreprises qui n’auraient pas trouvé preneur seront remis en vente. La CAF et le Cocan se disent également « conscients » de la « forte demande » et des difficultés rencontrées par les supporters souhaitant acheter leurs places en ligne. Ils encouragent donc le public à acheter ses billets dans l’un des 51 points de vente mis en place dans toute la Côte d’Ivoire. Le prix des tickets pour les matchs de poule varie entre 3 000 et 10 000 FCFA (entre 4 et 15 €).

Par RFI