La cérémonie d’ouverture de la CAN organisée au stade d’Ébimpé, au nord d’Abidjan, a été incontestablement un spectacle grandiose, fantasmagorique, féérique. Il a émerveillé tous ceux qui l’ont regardé. C’était un coup de maitre. Il est vrai que la Côte D’Ivoire est coutumière, des actions bien accomplies. La culture de l’excellence y est recherchée depuis belle lurette. Ses premiers dirigeants, en particulier le Président Félix Houphouët Boigny, l’ont résolument engagée dans cette voie, au lendemain de l’indépendance, en créant les conditions idoines d’une telle évolution. Tout ce qui peut concourir à l’atteinte de cette ambition a été entrepris.
L’éducation et la formation du capital humain ont été soignées, constamment placées au cœur des préoccupations de l’Etat. Un intérêt particulier a été accordé à la qualité de l’enseignement à tous les niveaux (primaire, secondaire, supérieur). L’Etat y a investi des ressources conséquentes en construisant des infrastructures de qualité et quantité, en formant un personnel compétent et en améliorant sans cesse le contenu des cours dispensés. L’université d’Abidjan, devenue plus tard l’Université nationale de Côte D’Ivoire, témoigne de cette option. Outre l’enseignement fondamental, les autorités ont développé le secteur de la culture et celui des sports, à travers la création dans les années 60, de l’institut National des Arts d’une part et celle de l’Institut National des Sports d’autre part. Ces deux Centres ont permis de doter le pays de talentueux comédiens de haut niveau et d’excellents cadres sportifs, auxquels la Côte D’Ivoire doit aujourd’hui la réputation qu’on lui reconnait dans ces secteurs. Dans lesannées 60 et 70, Abidjan devient le haut-lieu de l’art et de la musique africains. Les musiciens viennent y chercher la consécration et la notoriété. Par exemple Tabuley (Rochereau), Machiady et Tshialamoana ontaccru leur envergure d’artistes à partir des salles de spectacles de la capitale ivoirienne.
L’ingéniosité et la créativité ivoiriennes s’expriment au-delà de la culture. Elles ont aussi inspiré de nombreuses initiatives qui ont permis de doter le pays de merveilleuses infrastructures de toute nature. Dans le secteur des BTP, de nombreux et véritables chefs-d’œuvre ont été bâtis (logements de tout standing, salles de conférence internationale, hôtels de luxe, palais de la culture, complexes touristiques balnéaires (Assoindé et Assynie), Tours administratives, etc). L’infrastructure routière a connu un prodigieux développement. Les routes nationales, bitumées et bien entretenues. La plupart des pistes rurales sont généralement en bon état toute l’année. D’excellents ouvrages de franchissement ont été édifiés, contribuant à l’usage aisé du réseau routier et à l’écoulement sans encombre des productions agricole, minière et animale. La pertinence des choix stratégiques et des politiques publiques ainsi que la qualité des infrastructures mises en place dénotent une rigueur intellectuelle et professionnelle inspirée par la culture de l’excellence, antinomique de l’inaptocratie. Aujourd’hui, la Côte D’Ivoire doit à la culture de l’excellence, ses performances politiques, sociales et économiques. Cette bonne pratique stratégique héritée du Président Houphouët Boigny est devenue aujourd’hui un sacerdoce pour une masse critique de ses enfants au point d’être un trait d’identité.
Abraham Kayoko Doré