L’accès à internet et aux réseaux sociaux est restreint dans le bled depuis le 24 novembre dernier. Ousmane Gawa Diallo, le ministre des Télécoms et porte-voix du goubernement, a clamé qu’internet « n’est pas un droit ». Ce qui affecte les internautes et les caisses de l’Etat.
Invité de Rfi le 3 janvier 2024, l’économiste Safayiou Diallo, explique qu’en 2022, la société de téléphonie mobile Orange, « à travers ses deux entreprises, notamment Orange Guinée, a contribué à plus de mille milliards de francs guinéens » aux recettes de l’Etat. Selon lui, Orange finances mobiles Guinée avait contribué à plus de 198 milliards de francs glissants. Ces recettes « étaient loin devant les sociétés minières. Si nous prenons le cas de MTN, sur chaque pass internet acheté, 23% du montant déboursé revient forcément à l’État sous forme de taxes », explique-t-il.
Safayiou Diallo précise que beaucoup d’entreprises recourent au télétravail. « L’expérience a démontré qu’une personne qui travaille à son domicile a plus de possibilités d’accroitre sa productivité que si elle est appelée à prendre un véhicule, avec tout le temps de son trajet dans les embouteillages, pour arriver enfin à l’entreprise à une heure tardive. Donc, si la coupure d’internet perdure, on risque de constater une baisse des recettes fiscales de l’État, mais également cela aura un impact très néfaste sur la croissance économique de l’année 2024 », prévient Monsieur Diallo.
En novembre dernier, Alpha Diallo, le prési de l’Association des blogueurs de Guinée, Ablogui, avait déclaré que l’économie naissante autour des réseaux sociaux allait être impactée par la restriction de l’internet en Guinée. « On a des jeunes start-up dont l’activité dépend principalement des réseaux sociaux. On a également des entrepreneurs individuels qui utilisent les réseaux sociaux pour faire du commerce en ligne. Tous ces acteurs voient leur activité s’effondrer ces derniers jours, parce que la grande majorité des citoyens n’arrive pas à contourner les restrictions pour accéder à ces plateformes. »
Les organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé « une restriction ciblée de l’accès à internet, mais aussi un perfectionnement dans les techniques de cyber censure. » Ils accusent le régime de Mamadi Doum-bouillant d’être plus liberticide que celui d’Alpha Grimpeur.
Yaya Doumbouya