Mardi 2 janvier, l’Inspection régionale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables a annoncé une augmentation alarmante des cas de viol à Mamou. En comparaison à 2022, le nombre d’agressions sexuelles dans cette région administrative est passé de 17 à 70 en 2023, soit une hausse de plus de 400%. Une situation qui préoccupe les autorités.
Kadiatou Baïlo Soumano, l’Inspectrice régionale de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables de Mamou, a indiqué que les auteurs présumés de ces actes sont identifiés et traduits devant les juridictions. « Courant 2023, nous avons eu à identifier 70 cas de viol dans la région, répartis comme suit : préfecture de Mamou 49, préfecture de Dalaba 21, préfecture de Pita zéro cas géré. Les cas ont été différés au niveau de la justice où il y a eu même des condamnations », a soutenu l’inspectrice régionale.
Selon elle, ces dénonciations qui ont conduit à ces arrestations résultent d’une prise de conscience collective, à travers la sensibilisation des populations. C’est grâce aussi à la collaboration des partenaires et des personnes ressources. Cependant, Mme Soumano a souligné que des problèmes subsistent, en particulier dans la gestion des dossiers.
Briser le silence
Les progrès dans ce domaine sont certes louables, mais de nombreux cas d’abus sexuels sont souvent étouffés ou arrangés au sein des familles. « Les difficultés que nous sommes en train de rencontrer, c’est du fait que le plus souvent les victimes désistent à la dernière minute. Cela ne nous n’empêchera pas de faire notre travail et ne pourra pas arrêter l’appareil judiciaire », promet Kadiaou Baïlo Soumano. Face à ce fléau, elle invite la population à briser le silence, à dénoncer ces actes, afin que les auteurs soient traduits en justice.
Il faut toutefois noter que la lutte contre l’augmentation dramatique des cas de viol à travers le pays reste un défi majeur pour les autorités. C’est pourquoi, elles intensifient les mesures, notamment la sensibilisation et l’amélioration de la gestion des affaires liées à ces crimes odieux. L’implication des communautés et le soutien des partenaires demeurent essentiels pour que la honte change de camp. Aussi, les victimes des violences sexuelles doivent être protégées.
Abdoulaye Pellel Bah