Encore une fois, des marchands d’illusion ont organisé des marches dans le Grand-Conakry pour, disent-ils, demander au général Mamadi Doumbouya de se présenter à l’élection présidentielle du 28 décembre, contre son serment. Une « grande mobilisation » annoncée ce jeudi 30 octobre n’a réuni qu’un groupuscule de personnes, mobilisées dans les différents axes de Conakry. Pour mobiliser, les organisateurs, notamment les membres des délégations spéciales appuyés par ceux des conseils de quartier ont intimé aux femmes et aux marchands des différents marchés des communes, de fermer.

On aperçoit ainsi, ces femmes et ces jeunes arborer des T-shirt à l’effigie du chef de la junte. Dans leur marche, ils sont encadrés par des agents des farces de l’ordre. Ces marcheurs entonnent des slogans en faveur du pouvoir. Partout, les routes sont barricadées non pas par l’affluence des marcheurs, mais par des pandores et flics déployés le long des grands axes routiers. Ce qui a créé des embouteillages monstres. Les agents obligent de nombreux usagers de la route qui vaquent à leurs occupations à contourner ou à attendre que les marcheurs avancent, pour les libérer la voie. Des bouchons se sont créés partout.

La situation offusque de nombreux usagers de la route. Ils dénoncent du deux poids deux morsures. On autorise des marches de soutien à la junte pendant que les voix dissonantes sont muselées. « C’est du déjà vu au cours de l’histoire politique de la Guinée. Ceux qui sont derrière ces manifs  trompent le Général Doumbouya. Il y a une majorité silencieuse qui les observe. Tous les chefs ont été entourés par des démagogues qui les poussent à la faute », a lancé un usager de la route Leprince, indigné comme jamais.

Au nom d’une hypothétique candidature du Général Mamadi Doumbouya, des gens nommés dans les communes et les quartiers veulent coûte que coûte garder leurs postes. Ils sont prêts à barrer la route à de nombreux Guinéens se rendant au travail. Alors qu’officiellement, toutes les manifestations sur la voie publique sont interdites sur toute l’étendue du territoire national. Une soixante de  jeunes ayant bravé l’interdit ont été tués à Conakry, au cours de différentes marches appelées par les opposants à la junte militaire qui dirige la Guinée depuis le 5 septembre 2021.

Ibn Adama