Le cardinal d’origine guinéenne, Robert Sarah, a annoncé aujourd’hui par Twitter l’acceptation de sa démission par le Pape François. Sa vie d’avant Rome est profondément ancrée en Guinée. Né en 1945 dans une famille pauvre, il découvre sa vocation religieuse au contact des missionnaires spiritains.

Nommé curé de la cathédrale de Conakry puis a seulement 34 ans, en 1979, archevêque de la capitale, il se fera connaître par son opposition à la dictature de Sékou Touré. Il fera également ménage avec Fory Coco dont il n’a guère ménagé la gouvernance. Appelé à Rome en 2001, il est nommé numéro deux de la puissante congrégation pour l’évangélisation des peuples.

Proche de Benoît XVI, il sera créé cardinal en 2010 par le pape allemand. François qui le nomme en 2014 à la congrégation pour le culte divin, poste moins stratégique de la Curie. Chargé de rappeler les normes en matière de liturgie, il s’est toujours défendu d’être un opposant au pape François, même si ses prises de positions ont parfois tranché avec celles du souverain pontife comme l’an dernier quand il défendait avec virulence le célibat sacerdotal alors que François penchait pour l’ordination d’hommes mariés.

Le cardinal Sarah est l’auteur de nombreux ouvrages où il loue les vertus du silence et s’inquiète de la déchristianisation de l’Occident. Son successeur à la Curie n’est pas encore connu. «Je suis entre les mains de Dieu. Le seul roc, c’est le Christ, a-t-il écrit sur son compte Twitter. Nous nous retrouverons très vite à Rome et ailleurs».

Avec Éric Sénanque, RFI