Blanchi sous le harnais et sous le poids de l’âge et des vicissitudes, interpelé çà et là, Joe « l’endormi » a fini par jeter l’éponge. Il renonce à solliciter l’onction du parti Démocrate pour briguer un second mandat à la présidence des Etats-Unis et adoube la Vice-présidente, Kamala Harris, née de parents immigrés : une mère indienne et un père jamaïcain.
La jeune Harris choisit de faire des études de droit. Elle devient enseignante et plus tard procureure. Elle ne dissimule pas ses propensions de gauche et adhère donc naturellement au Parti Démocrate. Kamala y fait une brillante carrière qui la conduit à la Vice-Présidence des Etats-Unis, en janvier 2021. Son ascension se poursuit. Va-t-elle parvenir au sommet de l’Etat ? Ses chances sont intactes. Ses atouts, itou.
Son statut de femme est à la fois un atout et un handicap. Cela peut lui valoir l’empathie de la part de beaucoup de femmes mais aussi d’hommes qui tombent sous le charme de son courage et sa témérité d’affronter une société à forte connotation misogyne. Aussi, elle est partisante du droit à l’avortement. En outre, elle est noire. Quoi qu’elle ne soit pas afro-américaine, elle va sans doute capter l’électorat issu de ce milieu qui a déjà l’habitude de voter massivement en faveur du Parti Démocrate.
A contrario de Donald Trump, Kamala est favorable à un traitement raisonnable de l’immigration. Si elle ne parle pas d’ouvrir largement les vannes de l’immigration, d’invasion des Etats-Unis par des vagues successives d’étrangers, elle n’est pas non plus pour la construction de mur sur le long des frontières de son pays comme Trump le veut. Son approche de la gestion de la problématique de l’immigration lui vaudra certainement une bonne partie du vote des populations latino-américaines.
A loisir, l’actuelle Vice-Présidente surfera sur les bons résultats économiques engrangés par son équipe sous l’ère Joe Biden. L’amélioration du pouvoir d’achat des Américains moyens est un thème de campagne fort dont ne se privent pas Kamala et son équipe de campagne, pour tacler les Républicains.
Ces nombreux atouts certains ne la mettent pas à l’abri de critiques de la part de ses adversaires dont la pugnacité du premier est notoire. Une pugnacité qui frise la grossièreté. On va lui envoyer au visage comme les éclats de bois de vert toutes les politiques sociales de Joe Biden qui ont fait long feu. Ce qui n’est pas rien. A n’en pas douter, elle va être comptable des directives données par Joe Biden dans la conduite des guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza. Or, on sait que ces guerres, notamment celle qui oppose Israël et les Palestiniens, soulèvent d’importants mouvements de mécontentement contre l’administration démocrate. L’effet boomerang peut être préjudiciable à la campagne de Kamala, en particulier dans les Etats où viennent d’importantes communautés arabes ou musulmanes acquises à la cause palestinienne.
Ce sont les données qui constituent la partie visible de l’Iceberg. Comme le diable est dans les détails, la campagne s’annonce rude, épouvante, fleurie de termes de revêches. Kamala Harris et les Démocrates vont évoquer les casseroles judiciaires de Trump et la « désacralisation » du Capitol par ses partisans en 2021, après sa malheureuse tentation de briguer un second mandat.
La candidate démocrate a, en quelques jours, rallié à son nom, un nombre largement suffisant de délégués pour remporter les primaires et engranger dans escarcelle électorale plus de 100 millions de dollars américains. Tout cela n’est-il pas de bon augure ?
Abraham Kayoko Doré