Dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments et les structures hospitalières illégales, du 26 décembre 2024 au 21 février 2025, le Comité technique national de lutte contre les pratiques médicales et paramédicales illégales a visité 130 structures médicales et paramédicales à Conakry. En conférence de presse, samedi 1er mars, le capitaine Aly Badara Camara, président de ce Comité, a fait le point. Le constat est peu reluisant.
Selon le capitaine, sur les 130 structures médicales et paramédicales visitées, 64 étaient conformes, 66 non conformes aux principes liés à l’exercice de la profession et aux mesures d’hygiène édictées par le ministère de la Santé. Parmi ces dernières, 3 se livraient à « des pratiques illégales ». Ces structures n’avaient pas médecins reconnus par l’Ordre des médecins de Guinée et, ajoute-t-il, étaient en train de faire à la fois de la médecine et de la pharmacie, c’est-à-dire elles vendaient des médicaments à leurs patients. Malgré l’absence de médecins spécialistes en chirurgie, elles étaient train d’opérer. Le capitaine Aly Badara Camara indique que « les trois derniers cas sont judiciarisés. Il n’y a pas d’état d’âme, il faut que les gens sachent que lorsque vous êtes en train de faire de la médecine en Guinée, vous vous exposez à des risques d’aller en prison. Quand c’est comme cela, on fait attention. Pour les autres non conformes, l’objectif n’est pas de fermer pour fermer, on ferme pour obliger les gens à corriger les imperfections de leurs structures. »
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Ce travail découle, selon le président du comité technique, du constat que derrière les faux médicaments, les structures médicales et paramédicales prolifèrent en violation de toutes les règles édictées par le ministère de la Santé. « Vous voyez partout clinique, polyclinique, cabinet, pharmacie, point de vente. Vous vous rendez compte que derrière, ces structures ne disposent même pas du minimum de condition pour pouvoir fonctionner. Vous pouvez vous rendre compte de violations liées à la condition qui se rapporte au titulaire de la structure ». Comme le devoir fondamental de l’Etat est de protéger la population, c’est pourquoi, déclare capitaine Aly Badara, le Comité technique a pris des dispositions, pour éviter que des problèmes de santé ne surviennent. « Pour cela, il faut mettre de l’ordre dans les structures du secteur de la santé. Suite à une réquisition du parquet spécial de la CRIEF, le Comité s’est attelé à identifier et à fermer toutes les structures médicales et paramédicales illégales ».
Toutefois, Aly Badara est conscient de la complexité du combat, parce que, dit-il, lutter contre les faux médicaments est comme lutter contre la drogue. « C’est une lutte de longue haleine. Nous l’avons commencé, mais il est extrêmement important de partager l’information, afin que nos populations sachent qu’est-ce que nous sommes en train de faire exactement. »
Le Comité technique pourrait-il venir à bout de toutes les structures médicales qui pullulent en Guinée comme des champignons ? On croise les doigts.
Mamadou Adama Diallo