Le ministère de la Sécu-raté et de la Protection civile a rappelé hier que la vente du car-brûlant en dehors des installations appropriées et autorisées est formellement interdite dans le bled. En clair, la vente et le transport de carburant au détail sous forme de bidon ou de tout autre récipient transportable sont interdits. Face à cette décision, les vendeurs de carburant au marché noir dans la commune urbaine de Kankan, montent au créneau.

Fodé Camara, étudiant diplômé et vendeur d’essence, pense que ce sont les habitants des localités rurales qui vont le plus en subir les conséquences. Il appelle le goubernement à revoir la décision, au regard de «la situation des habitants des contrées lointaines qui ne pourront, en aucun cas vivre, sans le carburant. Ils ont des motos et des véhicules qui ont besoin du carburant. Lorsqu’on interdit donc que la vente sur le marché noir, comment ils auront accès à l’essence ?  Nous qui sommes à Kankan-ville, les gens ont besoin d’acheter le demi-litre d’essence. Comment vont-ils faire ? Donc le gouvernement peut revenir sur la décision, pour que la population n’en souffre pas trop », a-t-il dit.

Ibrahima Diallo, vendeur aussi de carburant sur le marché noir, estime que l’interdiction ne leur est pas utile : « On est obligé de vendre de l’essence au marché noir, nous sommes des étudiants diplômés sans emploi. Si on interdit cette vente, vraiment ce n’est pas bon pour nous, ce qui est bon, que le gouvernement revienne cette décision », a-t-il laissé entendre.

Seydou Sangaré, un autre vendeur d’essence, justifie l’interdit par le fait que la hausse du prix du car-brûlant serait l’œuvre de certains vendeurs. Il appelle le gouvernement à prendre des sanctions contre ces gens : «Il y en a qui vendent l’essence à un prix exorbitant ; nous, nous vendons le litre à 10 000 FG, le gouvernement n’a qu’à prendre des sanctions contre ces vendeurs, sinon, l’interdit de la vente sur le marché noir va nous coûter cher, parce que c’est là qu’on subvient à nos besoins », a-t-il fait savoir.

Depuis le début de la crise post-électorale, le prix de l’essence n’a pas flambé dans la commune urbaine de Kankan. Le litre est acheté à son prix d’antan, 9 000 FG à la pompe et 10 000fg au marché noir.

La décision du ministère de la Sécurité et de la Protection civile risque bien  de faire des mécontents, notamment de plusieurs jeunes diplômés sans emploi.  

A. Sylla depuis Kankan