En septembre 2015, les Objectifs du Développement Durable (ODD) remplaçaient officiellement les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Lesquels, au nombre de 8, avaient un résultat pour le moins mitigé. En 2015, 193 Etats se retrouvaient à New York pour envisager l’avenir de la planète. De 8 objectifs pour les OMD, on passe à 17 pour les ODD. Autre différence entre les premiers et les seconds, cette fois il n’y a pas que les pays pauvres qui sont concernés. Les pays développés le sont aussi.

Voici donc les 17 Objectifs du Développement Durable : 1. Eliminer la pauvreté 2. Combattre la faim 3. Encourager le bien-être grâce aux soins de santé 4. Assurer une éducation/instruction de qualité pour tous 5. Réaliser l’égalité entre hommes et femmes 6. Permettre l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires 7. Permettre à tous l’accès à des énergies propres à un prix abordable 8. Encourager un travail décent, rémunéré correctement 9. Permettre à tous d’avoir accès aux infrastructures et aux technologies modernes 10. Réduire les inégalités 11. Améliorer la sécurité dans les villes et les communautés humaines 12. Encourager une consommation responsable 13. Stopper les changements climatiques 14. Protéger les océans 15. Prendre soin de l’environnement 16. Promouvoir la paix 17. Atteindre ces objectifs grâce à des partenariats mondiaux à tous les niveaux de la politique, de l’économie et de la société

Ces objectifs n’ont pas été fixés de façon hasardeuse. Ils s’adaptent au contexte mondial en général et à celle des pays en voie de développement en particulier. Elaborés par des spécialistes du monde entier, ces objectifs sont tous pertinents. Contrairement aux Objectifs du Millénaire pour le Développement, les ODD concernent même les grandes puissances. Et, en 2030, chaque Etat devra évaluer ses efforts pour atteindre ces objectifs.

Quand on sait que 2030 c’est demain, est-il permis d’espérer que les ODD ne connaîtront pas le même sort que les OMD, particulièrement pour les pays les moins avancés ? Pour le cas de la Guinée, le rêve d’atteindre ces objectifs est plutôt chimérique. Nous allons prendre l’exemple de l’objectif numéro 4 : « Assurer une éducation de qualité pour tous ».

La Guinée ne sera pas le seul pays, à la fois de l’Afrique et du monde, qui risque de ne pas atteindre ces objectifs d’ici l’échéance 2030. Mais c’est le cas de la Guinée qui nous intéresse ici. En dépit d’une amélioration notable, l’école guinéenne reste confrontée à des difficultés de tous ordres. On peut citer entre autres, le niveau des enseignants et surtout le manque d’infrastructures scolaires et même universitaires de qualité.

L’éducation de qualité commence par le cadre dans lequel l’élève ou l’étudiant reçoit sa formation. Or dans maintes localités de la Guinée, notamment à l’intérieur du pays, les enfants étudient dans des huttes. D’autres dans des hangars dépourvus de murs. D’autres encore le font à même le sol. Les plus chanceux sont dans des écoles délabrées et vétustes mais aussi pléthoriques.

Même les universités n’échappent pas au nombre pléthorique. Particulièrement les universités publiques, comme celle de Sonfonia où les étudiants sont parfois obligés d’aller avant le lever du jour pour avoir une place. Les retardataires n’ont pas le choix que de rester debout pour suivre le cours. Lorsqu’une salle, capable de recevoir 100 personnes est prise d’assaut par un nombre 5 fois plus, il va de soi que le cours ne sera pas assimilé. Etudier dans des conditions pareilles rend les études non pas attractives mais dégoûtantes. Ce qui oblige de nombreux étudiants à déserter l’université pour se retrouver dans la rue comme vendeurs ambulants, laveurs de voitures ou même porteurs de bagages.

Or, comme dit le dicton populaire, si le roi s’enfuit ses courtisans s’envolent. Si l’université est aussi mal lotie, quel sera le sort du primaire et du secondaire ? Sur la base de la réalité que nous vivions au quotidien, atteindre l’objectif numéro 4 des ODD d’ici 2030, relève d’un miracle. Malheureusement, il n’existe pas de miracle en développement.

Habib Yembering Diallo